LEMONDE.FR | 20.06.07 | 12h29 • Mis à jour le 20.06.07 | 20h49
Nicolas Hulot a annoncé que sa fondation se retire de l'Alliance pour la planète, "car le type de fonctionnement [de la Fondation Nicolas Hulot] n'est pas compatible avec la gouvernance associative de l'Alliance", indique le compte rendu de la réunion du 19 juin de cette fédération rassemblant plus de 70 associations écologistes. La réunion visait à préparer le "Grenelle de l'environnement", convié par Nicolas Sarkozy et qui doit avoir lieu en septembre sous l'autorité de Jean-Louis Borloo, nouveau ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables.
"La décision de quitter l'Alliance pour la planète a été prise afin de préserver notre spécificité", a précisé, mercredi, la directrice de la Fondation Nicolas Hulot, Cécile Ostria. Elle indique que la Fondation entend continuer à travailler à l'élaboration d'une "plate-forme commune de propositions avec les autres ONG, y compris l'Alliance pour la planète", dans la perspective du "Grenelle de l'environnement".
Le réseau Sortir du nucléaire suspend sa participation à l'Alliance pour la planète
Le réseau Sortir du nucléaire a, lui aussi, quitté l'Alliance pour la planète. Son porte-parole Stéphane Lhomme a fait savoir, mercredi dans un communiqué, que son association entend ainsi protester contre "l'acceptation par l'Alliance du 'préalable nucléaire' imposé par le gouvernement".
Stéphane Lhomme rappelle qu'Alain Juppé, ministre de l'écologie démissionnaire remplacé par Jean-Louis Borloo, "a posé comme préalable qu'il était hors de question de remettre en cause le nucléaire de façon générale et la construction du réacteur EPR en particulier". Le porte-parole antinucléaire insiste : "Contre l'avis du réseau Sortir du nucléaire, les dirigeants de l'Alliance pour la planète ont accepté ce préalable pronucléaire.
Constituée à l'occasion de la campagne présidentielle, l'Alliance pour la planète réunit notamment Greenpeace, Les Amis de la Terre et le WWF, trois ONG internationales. L'Alliance est jusqu'ici l'interlocuteur principal du gouvernement sur le thème de l'écologie au sein de la société civile.
"C'EST UN PEU UNE DÉSERTION"
Daniel Richard, président du WWF-France, se dit "déçu" de la décision de Nicolas Hulot et ne cache pas son incompréhension. "C'est un peu une désertion, en pleine préparation des négociations avec le gouvernement", regrette-t-il. Le président de l'ONG remarque que l'animateur était au départ moins revendicatif que la plupart des associations membres de l'Alliance pour la planète, notamment sur la question des incinérateurs de déchets, des cultures transgéniques ou du nucléaire. Toutefois, il souligne que Nicolas Hulot s'était récemment aligné sur la plate-forme de revendications de l'Alliance. "Il n'était pas antinucléaire mais l'était devenu, ces derniers mois", note M. Richard.
La Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme compte notamment les sociétés L'Oréal, TF1 et EDF parmi ses partenaires fondateurs. A l'initiative du "pacte écologique" présenté aux candidats à l'élection présidentielle, l'animateur avait suspendu ses activités à TF1 pendant la durée de la campagne électorale. Il doit à nouveau être présent à l'antenne de la chaîne privée à la rentrée, avec son émission "Ushuaïa".
Matthieu Auzanneau
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