Le Vatican appelle à ne plus financer Amnesty accusé d'être pro-avortement
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CITE DU VATICAN (AFP) - Le Vatican a appelé mercredi les catholiques à retirer leur soutien financier à Amnesty International en raison du récent engagement de l'organisation de défense des droits de l'homme en faveur de la dépénalisation de l'avortement.
Un communiqué d'un organe du Vatican, le conseil pontifical justice et paix, a même annoncé "la suspension des contributions financières" de l'Eglise catholique à Amnesty.
Le cardinal Renato Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix, explique dans ce communiqué que "la suspension de tout financement à Amnesty de la part des organisations catholiques comme des individus" est la "conséquence inévitable" de la "volte-face" de l'ONG sur l'avortement.
Un porte-parole de l'ONG à Rome, Riccardo Noury, a cependant précisé que celle-ci ne reçoit aucun versement "ni du Vatican, ni d'aucune organisation catholique" ni d'ailleurs d'aucune organisation, pour préserver son indépendance.
La président de la section française, Geneviève Sevrin, a par ailleurs souligné qu'Amnesty "n'a pas appelé à la libéralisation de l'avortement", mais à "sa dépénalisation", "afin d'éliminer les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions".
Amnesty, a décidé en avril de s'occuper des questions relatives à l'avortement, "dans la mesure où elles sont directement liées à son action pour le droit à la santé et contre la violence faite aux femmes", selon Riccardo Noury.
L'ONG se préoccupe en particulier du sort des femmes victimes de viols, d'inceste ou dont la vie est mise en danger par une grossesse. Mais elle ne fera pas de campagne globale en faveur de la légalisation de l'avortement, a-t-il précisé.
Mais cette distinction n'est pas prise en compte par le Vatican, pour lequel tout avortement est assimilé à un meurtre.
Le cardinal Martino a mis en cause "les lobbies pro-avortement qui continuent leur propagande dans le cadre de ce que Jean Paul II appelait +la culture de mort+".
"Il est extrêmement grave qu'une organisation méritante comme Amnesty International se plie aux pressions de ces lobbies", a-t-il déploré dans le communiqué de Justice et Paix.
Ce communiqué résume des déclarations du cardinal Martino au site internet américain National Catholic Report (NCR).
Ce média confessionnel a aussi donné la parole à Widney Brown, un des dirigeants d'Amnesty International, qui a rappelé que 68.000 femmes meurent chaque année des conséquences d'un avortement clandestin.
En 1996, le Vatican avait annoncé la suspension de son aide financière à l'Unicef, le fonds des Nations unies pour l'enfance, qu'il avait également accusé de promouvoir l'avortement.
L'Unicef diffusait dans les camps des réfugiés du monde entier une information sur un spermicide post-coïtal à destination des jeunes femmes ou des adolescentes victimes de viol.
Le versement du Vatican à l'Unicef s'élevait alors à 2.000 dollars par an.
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