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Machines à voter : l'élection législative en question à Aulnay-sous-Bois
Par Philippe Crouzillacq, 01net.
Le 17 juin dernier, le maire d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Gaudron est devenu député de la 10e circonscription de Seine-Saint-Denis, en remportant 50,98 % de suffrages au second tour des élections législatives. Le résultat du scrutin fait aujourd'hui l'objet d'un recours en annulation déposé devant le Conseil constitutionnel par un collectif local, AulnayCitoyen.
Au centre de cette contestation : l'utilisation des machines à voter électroniques, déjà vertement critiquées lors de la présidentielle. Les plaignants affirment avoir relevé de nombreuses irrégularités. « Nous avons constaté que l'état des machines mises à disposition dans les bureaux de vote n'était pas conforme aux certificats d'agrément délivrés par la ministère de l'Intérieur, explique Hervé Suaudeau, président du collectif. Pour les électeurs non-voyants, un dispositif d'assistance audio devait être mis en place sur chaque machine, ce qui n'était pas le cas. »
Un sénateur UMP veut interdire les machines à voter
Par ailleurs, le jour du scrutin, des électeurs ont pu relever qu'ils étaient dans l'impossibilité de vérifier la nature des scellés présents sur les machines, affirme le porte-parole d'AulnayCitoyen. Enfin, faute d'avoir été suffisamment bien formées, les personnes responsables des bureaux de vote n'ont, semble-t-il, pas été capables – à deux exceptions près sur 38 bureaux de vote – de délivrer des tickets d'incidents et d'événements relatant la vie de la machine à voter depuis sa mise sous scellés jusqu'au jour de l'élection.
Dans les deux cas où cela a été possible, AulnayCitoyen affirme dans un communiqué avoir noté des « opérations suspectes (allumage et extinction de la machine) effectués de manière répétitive et sans justification ».
Parallèlement au recours déposé par le collectif AulnayCitoyen, le sénateur-maire de Pavillon-sous-Bois, Philippe Dallier, qui s'était désisté entre les deux tours face à Gérard Gaudron, va déposer une proposition de loi visant à interdire l'utilisation des machines à voter.
Sur la question de la sécurité des systèmes utilisés, « rien ne permettra jamais de garantir que la sincérité du scrutin est préservée. Ni les pannes inhérentes à tout système informatique, ni le risque de malversation ne pourront jamais être ramenés à zéro », indique le sénateur Dallier dans un communiqué.
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