21/06/2007

Presse économique dans la poche de LVMH

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Les syndicats des Echos veulent faire échec à LVMH
jeu 21 jui, 13h25
LVMH CONFIRME DES NEGOCIATIONS EN VUE DU RACHAT DES ECHOS

PARIS (Reuters) - Les syndicats des Echos annoncent étudier toutes les possibilités légales pour arrêter le processus de vente de leur groupe à LVMH et ceci en association avec ceux de La Tribune, dont le n°1 mondial du luxe est déjà propriétaire.
Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, David Bell, président des Echos et représentant au conseil d'administration de son propriétaire, le britannique Pearson, a confirmé jeudi que LVMH était entré dans une phase de négociation exclusive pour acheter le premier groupe de presse économique français.
LVMH a de son côté validé la nouvelle dans un communiqué qui, précise-t-on de source syndicale, a été publié à la demande de l'Autorité des marchés financiers.
Dans ce texte, LVMH assure qu'il "investira dans le groupe Les Echos afin de développer ses titres" et qu'il attache "une grande importance à l'indépendance éditoriale", soulignant que si la cession devait avoir lieu, il "inclurait dans l'accord des dispositions de nature à assurer cette indépendance éditoriale".
Les rumeurs de cette opération avait conduit une grande partie des 491 salariés du groupe Les Echos à se mettre en grève mardi.
David Bell a fait savoir jeudi aux élus que la date limite des négociations avec LVMH avait été fixée à novembre, a indiqué à Reuters Antoine Boudet, délégué syndical du Syndicat national des journalistes (SNJ).
Il a ajouté que David Bell avait demandé aux syndicats de lui faire "très rapidement" des propositions pour pouvoir élaborer un dispositif adapté au modèle français qui garantirait l'indépendance des rédactions.
A l'issue du comité d'entreprise, les syndicats des Echos ont rencontré leurs homologues de La Tribune en vue de définir "une action commune à mener dans les prochaines heures ou les prochains jours", a ajouté Antoine Boudet.
Celle-ci sera soumise à une assemblée générale prévue jeudi en début d'après-midi. Celle de La Tribune doit avoir lieu un peu plus tard avant un comité d'entreprise extraordinaire convoqué vers 17h00, a annoncé David Larbre, délégué syndical SNJ de La Tribune.
Prié de dire si le rachat des Echos entraînerait une cession de La Tribune, un porte-parole de LVMH a déclaré que "la réponse dépend des autorités de la concurrence".
Aujourd'hui, les salariés des deux groupes considèrent être dans un même bateau.
"Nous ne savons pas quel sera l'avenir de La Tribune dans l'hypothèse d'un rachat des Echos, de ses conséquences sur le pluralisme de la presse économique en France, de ce qu'il adviendra de l'indépendance des rédactions et de la préservation des emplois dans le cadre du nouveau périmètre des activités de presse du groupe LVMH", commente Antoine Boudet.
LVMH aurait proposé 250 millions d'euros pour racheter le groupe les Echos à Pearson, qui l'avait acquis auprès de Jacqueline Beytout en 1988. Cette offre du groupe de luxe valorise Les Echos à 25 fois son résultat d'exploitation.
Propriété de LVMH depuis 1993, la Tribune est un quotidien déficitaire.
(avec la contribution de Nick Antonovics)

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