Tahiti, pas le goût de paradis

mercredi 20 juin 2007, 11h10
Polynésie: motion de censure déposée contre le gouvernement autonomiste

PAPEETE (AFP) - Quatorze élus de la coalition indépendantiste UPLD dirigée par Oscar Temaru ont déposé mardi à l'Assemblée de Polynésie une motion de censure contre le gouvernement autonomiste de Gaston Tong Sang, membre du Tahoera'a Huiraatira, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette motion sera soumise au vote des représentants (députés) de l'Assemblée de Polynésie vendredi. Pour être adoptée, elle doit être votée par au moins 29 élus de la chambre, celle-ci comptant 57 membres au total.
Sur le papier, cette motion a peu de chances d'être adoptée, l'Union pour la démocratie (UPLD), la coalition des élus indépendantistes formée autour du parti Tavini Huiraatira d'Oscar Temaru, ne disposant que de 26 élus à l'Assemblée de Polynésie Française (APF).
Le Tahoera'a est l'expression de l'UMP en Polynésie, alors que l'UPLD est soutenue par le PS.
Mais l'UPLD espère profiter des dissensions au sein du camp autonomiste et notamment du Tahoera'a, le puissant parti de Gaston Flosse, qui vient d'exclure deux de ses élus à l'APF, coupables d'avoir rejoint à la chambre de Papeete le groupe "Polynésiens ensemble" dirigé par Jean-Christophe Bouissou, leader du petit parti autonomiste Rautahi.
A la suite de cette exclusion, prononcée lundi, le président du gouvernement autonome de Polynésie, Gaston Tong Sang, a parlé d'une mesure "pas très démocratique".
Selon lui, c'est grâce aux voix du groupe d'élus formé autour de M. Bouissou que le Tahoera'a a pu arracher la présidence de l'Assemblée en avril, via Edouard Fritch, le gendre de Gaston Flosse.
M. Flosse, sénateur UMP et toujours patron du Tahoera'a, a été à la tête de la Polynésie française pendant près de 20 ans, de 1984 à 2004. Il a alors été remplacé par Oscar Temaru, en place jusqu'en décembre 2006, lorsqu'il a été renversé par une motion de censure.
En commentant cette motion de censure déposée mardi, M. Temaru est une nouvelle fois revenu sur son élimination en décembre, la qualifiant une nouvelle fois de "coup d'Etat" organisé selon lui par "les tentacules de l'UMP" en Polynésie.