PARIS (AP) - Le bureau politique de l'UMP a entériné lundi soir le principe d'une nouvelle organisation collégiale pour le parti après la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. La direction sera assurée par un premier vice-président chargé d'animer le conseil national et le bureau politique, et par un secrétaire général chargé de l'exécutif.
L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin est pressenti pour la vice-présidence et Patrick Devedjian pour le poste de secrétaire général. Il n'y aura plus de président, mais le prochain candidat de l'UMP quel qu'il soit devra se soumettre à un vote des militants.
Le bureau politique, réuni en présence du Premier ministre François Fillon, a comme prévu mis entre parenthèses les statuts de l'UMP pour tenir compte de la situation nouvelle créée par l'élection de Nicolas Sarkozy.
La réforme des statuts, qui sera soumise le 7 juillet au conseil national et à l'automne aux quelque 400.000 adhérents, supprime le poste de président dès lors que le président de la République ou le Premier ministre sont issus des rangs de l'UMP. "Moralement, le président reste Nicolas Sarkozy", a justifié Jean-Claude Gaudin, premier vice-président de l'UMP.
A la demande de Nicolas Sarkozy, un article a été ajouté pour préciser que "le candidat de l'UMP à la prochaine élection présidentielle quel qu'il soit devra se soumettre à un vote des militants", a indiqué Patrick Devedjian à l'issue du bureau politique. En clair, le chef de l'Etat sera à nouveau adoubé par les militants s'il brigue un deuxième mandat en 2012.
En l'absence de président, la direction de l'UMP sera assurée par deux équipes de trois personnes chacune, a expliqué M. Gaudin. La première, constituée d'un premier, deuxième et troisième vice-présidents, animera le conseil national et le bureau politique. Elle s'occupera de faire vivre le débat interne. La seconde, composée d'un secrétaire général et de deux adjoints, sera chargée de l'expression et de la vie du parti. Le mode de désignation de ces deux équipes n'a pas encore été arrêté.
"Nous passons d'un système présidentiel à un système parlementaire: un conseil national qui est le Parlement, un secrétariat général qui est l'exécutif", a résumé Jean-Pierre Raffarin, à l'origine de cette proposition. Ce système inspiré des institutions de la Ve République "assure l'efficacité, et en même temps la diversité", a ajouté l'ancien Premier ministre.
Cette proposition a été acceptée par l'ensemble du bureau politique, a précisé M. Devedjian.
Cette direction bicéphale est une concession à Jean-Pierre Raffarin. L'ancien Premier ministre, chargé de la réflexion sur la réorganisation de l'UMP lors du conseil national qui a suivi l'élection de Nicolas Sarkozy, n'a guère apprécié l'annonce de la nomination de M. Devedjian au poste de secrétaire général, donnant l'impression d'un verrouillage de l'UMP par les sarkozystes historiques.
Les tensions entre les deux hommes se sont apaisées à la suite d'une réunion avec Nicolas Sarkozy jeudi dernier à l'Elysée. Lundi soir, ils ont affiché leur entente devant la presse. Patrick Devedjian a annoncé qu'il soutenait les candidatures de Jean-Pierre Raffarin, Jean-Claude Gaudin, Pierre Méhaignerie pour les trois vice-présidences. "Nous soutenons la candidature de Patrick Devedjian", a fait écho M. Raffarin.
Quelle que soit l'organisation, Nicolas Sarkozy continue de suivre de très près son ancien parti. Conseiller chargé des élus à l'Elysée, Jérôme Peyrat a conservé sa fonction de directeur général de l'UMP. "Les deux sites ne sont pas éloignés l'un de l'autre et les fonctions se rejoignent à bien des égards", a remarqué M. Devedjian. AP
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