Par Pierre Haski (Rue89) 13H15 05/07/2007
Branle-bas de combat dans les différentes sociétés de l'audiovisuel public extérieur de la France (France24, TV5, CFI et RFI): l'Elysée a lancé une réflexion, pilotée par le tout nouveau conseiller présidentiel Georges-Marc Benamou, qui devrait déboucher sur un nouveau big bang institutionnel.
Parmi les hypothèses qui commencent à agiter cette partie du PAF, celle de la création d'une nouvelle holding chapeautant les quatre sociétés actuellement autonomes, en attendant la rationalisation d'un système de toute évidence trop complexe. Une situation que G-M. Benamou décrit à rue89 comme "un défi à l'intelligence", un "Mecanno aberrant"... Et lorsqu'on lui fait remarquer qu'une nouvelle couche de complexité vient d'être rajoutée avec la création l'an dernier de France24, la nouvelle chaîne de télévision internationale, il répond: "posez la question à Chirac, c'est son héritage que nous devons gérer. La France n'a pas l'audiovisuel extérieur qu'elle mérite". Ambiance.
Une première réunion s'est déroulée à l'Elysée autour de ce dossier qui fait partie des priorités fixées par Nicolas Sarkozy. Georges-Marc Benamou, l'écrivain autrefois proche de Mitterrand, devenu conseiller à l'Elysée, est chargé de préparer une note qui sera remise cet été au Président. Le Conseiller diplomatique de l'Elysée, Jean-David Levitte, avait initialement été chargé de cette mission, ensuite confiée à G-M Benamou, une réflexion à laquelle est associé le Ministère des Affaires étrangères, directement concerné par l'enjeu extérieur et budgétairement.
L'enjeu est évident: la France dépense actuellement quelque 300 millions d'euros pour son audiovisuel extérieur, que se partagent TV5, chaîne partagée avec d'autres télés francophones (Suisse, Belgique, et Québec), Radio France International (RFI), la petite dernière France24, lancée l'an dernier par Jacques Chirac, et Canal France International (CFI), chargée de coopération télévisuelle. Un "enchevètrement de sociétés", selon Benamou, qui se chevauchent et doublonnent certaines activités.
Dans les rédactions concernées, on commence à s'inquiéter des conséquences du remue-ménage envisagé. Surtout, si, comme semble l'indiquer la tendance dominante, France24 pourrait en sortir renforcée aux dépens de TV5 et de RFI. A RFI, une réflexion a déjà été engagée sur la manière de travailler ... avec la télé. Accessoirement, au sommet des quatre sociétés concernées, on s'inquiète aussi d'une restructuration qui fera disparaître plusieurs présidents et sans doute pas mal de postes dirigeants avec. Mais au-delà de la forme et des moyens, il faut espérer
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