21/07/2007

CSA APPELE A REGULER LA SARKO TV

Partager
Le CSA appelé à réguler la Sarko-télé

Le député PS Didier Mathus a demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel que le temps de parole du chef de l'Etat soit décompté sur celui de la majorité. Objectif: mettre fin à l'«omniprésence médiatique» du Président.

Par Arnaud Vaulerin
LIBERATION.FR : vendredi 20 juillet 2007

C’est une «anomalie démocratique en Europe» à laquelle il faut «mettre un terme». Dans une lettre au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Didier Mathus, député PS de Saône-et-loire, appelle le Président du CSA à prendre en compte «l’omniprésence médiatique et la volubilité du Président» qui rend «caduque» la règle des trois tiers, c’est-à-dire la répartition équitable des temps de parole entre l’opposition, la majorité et le gouvernement à la télévision. Une pratique «complètement bancale», explique Mathus à Libération.fr.


«Jusqu’à présent, l’expression du chef de l’Etat n’était pas prise en compte. On estimait qu’il intervenait en tant que père de la Nation, arbitre au-dessus des partis, souligne le député chargé des questions audiovisuelles au PS. Mais nous avons affaire à un président qui se revendique chef de la majorité.»
Le CSA, qui n’a pas encore répondu au courrier du député, a commencé à s’interroger sur cette règle des trois tiers il y a quelques mois. «Mais depuis l’élection du Président, le paysage médiatique est troublant, juge Mathus. On assiste à une avalanche de flagorneries sur les télés et dans la presse. Et la connivence avec Sarkozy des dirigeants de Lagardère, Dassault, Bolloré ou Bouygues est de plus en plus marqué. La neutralité du Président est donc devenue une fiction car Sarkozy occupe à lui seul la moitié des journaux télévisés.»

Didier Mathus suggère donc que le temps de parole de Nicolas Sarkozy soit «pris en compte sur le temps de la majorité».

Après la session extraordinaire de l’Assemblée, qui ne permet pas aux députés de poser des questions dans l’hémicycle, le député de Saône-et-Loire envisage d’interroger le gouvernement Fillon sur cette question. Mais «jusqu’en octobre, nous sommes muets», admet-il. Et Sarkozy continue d’occuper les journaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire