REUTERS : mardi 3 juillet 2007
PARIS (Reuters) - François Fillon a annoncé mardi le lancement d'un plan "Respect et égalité des chances" pour les quartiers difficiles où vit une "jeune génération de Français qui cherche sa place".
"Cette jeunesse a de l'énergie et du talent. Elle ne demande qu'une chose: que la République se montre fidèle à ses idéaux. Et la République ne demande qu'une chose en retour: que les droits qui lui sont réclamés soient honorés par le respect des devoirs", a déclaré le Premier ministre lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale.
"Cette jeunesse a souvent été trompée (...) par des discours complaisants (...) par la faiblesse d'un Etat qui a cédé devant les lois de la rue, qui est trop souvent resté passif devant la pression mise sur des jeunes filles dont le seul tort est de vouloir vivre librement", a-t-il fait valoir devant les députés.
"Trompée par ceux qui, par discrimination, mettent au panier le CV d'un jeune des cités dont les mérites sont pourtant éclatants", a-t-il déploré, annonçant, sans plus de détails financiers, la poursuite d'un "effort massif" pour rénover les quartiers.
"L'identité de la France se forge au jour le jour, dans notre capacité à vivre ensemble, en transcendant les origines, les préjugés et les discriminations, en combattant les peurs qui nous divisent", a souligné François Fillon.
Pendant la campagne présidentielle, Ségolène Royal avait stigmatisé l'échec des gouvernements de droite dans les banlieues, qui ont offert à la candidate socialiste ses meilleurs scores face à Nicolas Sarkozy au soir du 6 mai.
"NE RIEN CÉDER"
Face à cette "nouvelle frontière", la candidate socialiste à l'Elysée prônait un ensemble de mesures pour prévenir toute nouvelle explosion des banlieues, à l'instar des émeutes de l'automne 2005: allocation autonomie, prêt à taux zéro, service civique obligatoire et rétablissement de la police de proximité.
Avant l'examen du projet de loi sur les multirécidivistes et l'abaissement de l'âge pénal pour les récidivistes de 16 à 18 ans, François Fillon a prévenu mardi que le gouvernement "ne crai(gnait) pas d'employer le mot 'fermeté'".
"Face à la culture de la violence, je n'ai qu'un mot d'ordre: ne rien céder", a-t-il mis en garde, sous les applaudissements nourris de la majorité.
Le plan "Respect et égalité des chances", sur lequel il n'a donné aucune précision de calendrier, "s'attachera d'abord à (...) désenclaver" les quartiers difficiles, a-t-il expliqué, citant en exemple l'incident du RER bloqué la semaine dernière en Seine-Saint-Denis après un incendie dans un campement de gens du voyage.
Cela a "bien montré à quel type de difficultés se heurtent au quotidien nos concitoyens", a souligné le chef du gouvernement.
Dans le domaine scolaire, le plan mettra en place la réduction du nombre d'élèves "dans les établissements où se concentrent les difficultés" et un renforcement du tutorat.
Le gouvernement soutiendra "les internats de réussite éducative", lancés par Jean-Louis Borloo dans le cadre de la loi de cohésion sociale.
François Fillon a également promis "une dynamique nouvelle" pour la formation et l'accompagnement à l'emploi.
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