13/07/2007

Immobilier : la gauche juge injuste le cadeau aux proprios

Partager
Des députés socialistes, communistes et quelques voix de droite ont critiqué l’inefficacité sociale du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts.
Le coût budgétaire colossal du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts (3,7 milliards d’euros par an) et son efficacité sociale peu évidente, ont été mis en exergue hier à l’Assemblée par les députés de gauche, lors de la poursuite dans l’hémicycle de l’examen du texte baptisé Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat).
rappelant que le Parlement avait voté en mars la loi sur le droit au logement opposable. Mais dans le projet de loi gouvernemental, il n’est nulle question de consacrer le moindre centime au logement des personnes modestes ou défavorisées. «Le problème c’est la façon dont on répartit les moyens», a souligné pour sa part le député PS du Nord, Alain Cacheux. L’Etat consacre 458 millions d’euros à la construction de HLM et 770 millions d’euros au Prêt à taux zéro qui aide réellement les personnes modestes à accéder à la propriété. Et soudain il sort de son chapeau 3,7 milliards qui vont aller dans les poches de ménages non nécessiteux. Et encore moins mal logés.
Dans les couloirs de l’Assemblée, des députés UMP reconnaissaient sous le sceau de l’anonymat que le dispositif devait s’analyser davantage comme une «mesure de soutien au pouvoir d’achat». Le logement a servi d’alibi pour consacrer «3,7 milliards d’euros à l’allégement fiscal», s’est indigné Jean-Yves Le Bouillonnec. «Il y a 1,4 million demandeurs de logements sociaux. On ne peut pas considérer qu’il s’agit là d’un problème prioritaire ?», a interrogé le député socialiste,
Du coup, les familles modestes qui ont cru à la promesse de Nicolas Sarkozy de «faire de la France un pays de propriétaires» risquent d’être amèrement déçues. Non ciblé sur les foyers ayant réellement besoin d’une aide publique pour acheter un logement, distribué sans distinctions de revenus, ouvert aux ménages déjà propriétaires, le crédit d’impôt est «une nouvelle niche fiscale» a estimé Jean-Yves Le Bouillonnec (PS).
TONINO SERAFINI
Libération vendredi 13 juillet 2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire