05/07/2007

Médiamétrie : qui? quoi? comment? pourquoi?

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Médiamétrie propose de nouveaux modes de calcul des audiences
LE MONDE | 05.07.07 | 14h08 • Mis à jour le 05.07.07 | 14h08

Six mois après son arrivée à la tête de Médiamétrie, Bruno Chetaille, le PDG, est enfin prêt à livrer les axes de développement de l'institut de mesure d'audience. Le nouveau patron souhaite placer Médiamétrie dans le "contexte du numérique qui se déploie". Lors de la précédente présidence, Médiamétrie avait été accusé de ne pas prendre en compte assez rapidement les évolutions de la diffusion des médias tels la télévision numérique terrestre (TNT) ou les réseaux haut débit ADSL. Pour les prochaines années, Médiamétrie ne veut pas manquer le coche. L'institut intégrera, désormais, dans ses calculs la numérisation qui touche à la fois la diffusion mais aussi et surtout la réception.

CHIFFRES
LES ACTIONNAIRES:

TÉLÉVISION :
France télévisions : 22,79 % ; TF1 : 10,75 % ; Canal+ : 1,40 %.

RADIOS :
Radio France : 13,44 % ; Europe1 : 5,38 % ; RMC : 5,38 % ; RTL : 2,69 %.

ANNONCEURS :
Union des annonceurs : 11,72 % ; Publicis : 6,67 % ; Aegis médias france : 6,67 % ; Havas : 6,67 % ; DDB : 1,61 % ; FCB : 1,61 %.

AUTRES :
INA : 2,79 %

LE PANEL :
Médiamat est constitué d'un panel de 3 150 foyers, soit environ 8 000 individus âgés de 4 ans et plus, représentatifs des ménages français et possédant un téléviseur dans leur résidence principale. Un point d'audience équivaut à 566 800 téléspectateurs.

LA MÉTHODOLOGIE
: Médiamétrie installe dans chaque foyer, un ou plusieurs audimètres munis de télécommande à touches individuelles qui enregistrent en permanence et à la seconde près toutes les utilisations du ou des téléviseur (s) du ménage. Chaque membre du foyer dispose de sa propre touche individuelle qu'il enclenche pour signaler sa présence dans la pièce où le téléviseur est allumé ; les invités du foyer déclarent également leur présence.
(source Médiamétrie)

A l'occasion d'une rencontre avec à la presse, jeudi 5 juillet, M. Chetaille devait détailler les "priorités" de Médiamétrie. Selon lui, la première sera de "consolider la mesure d'audience média par média". Pour se faire, l'institut va accomplir un "investissement technologique d'importance".

A la faveur d'un partenariat avec Thomson, Médiamétrie devrait mettre en service, au printemps 2008, un audimètre d'une nouvelle génération "compatible avec la diversité des modes de réception de la télévision", précise M. Chetaille. Ce boîtier mesurera uniquement les équipements fixes. Médiamétrie a déjà prévu de "mettre en chantier une deuxième génération d'audimètres qui intégreront la mesure dite portée" des audiences. Médiamétrie veut être prête "à l'horizon 2011" pour mesurer l'audience de la télévision sur le téléphone mobile.

En parallèle avec ces évolutions technologiques, Médiamétrie a prévu de " faire évoluer ses conventions de mesure avec l'ensemble du marché". Une démarche qui a aussi pour but de repousser les critiques qui ont plu sur l'institut ces dernières années tant sur le secteur de la radio que sur celui de la télévision. Pour redevenir inattaquable, le PDG veut élargir le panel Médiamétrie de 50 % dans les trois prochaines années.

En 2010, le panel devrait compter 5 000 foyers contre 3 200 aujourd'hui. De même, il portera sur 13 000 individus et non plus seulement 8 200.

Un autre des objectifs de Médiamétrie est de mettre en place "des dispositifs particuliers pour suivre les pratiques émergentes" des consommateurs. A la mi-juillet, l'institut devrait publier les résultats du "panel mobinautes". Cette enquête, menée pour la première fois, donnera un aperçu de la consommation de la télévision et de l'Internet sur le téléphone mobile.

Ces décisions seront lourdes de conséquences financières pour Médiamétrie. Pour les quatre prochaines années, l'institut a prévu d'investir de 30 millions d'euros à 35 millions d'euros pour ces développements. Une somme qui sera autofinancée. Pour ne pas faire appel à ses actionnaires, Médiamétrie veut maîtriser ses coûts. Surtout, l'institut prévoit entre 2006 et 2011 "une croissance de 40 % de son chiffre d'affaires liée au développement de ses activités", indique M. Chetaille. L'année 2007 semble bien partie avec une croissance attendue de 8 % à 9 %. Un signe positif qui devrait mettre Médiamétrie "sur la bonne voie du retour à l'équilibre de ses comptes fin 2007", veut croire M. Chetaille. L'an passé, l'institut avait affiché une perte "accidentelle" d'un million d'euros.

Un autre des objectifs de Médiamétrie sera de rester l'organisme de référence de la mesure d'audience. "Dans tous les pays, il y a un calcul d'audience unique mais cela n'empêche pas le développement d'outils parallèles", admet M. Chetaille. Notamment via des partenariats, tel celui noué avec Neuf Telecom.

Enfin, M. Chetaille veut placer sa présidence sous le signe de la transparence. Il ne voit ainsi "pas de problème à ce que nos enquêtes fassent l'objet d'audits". Une manière de faire taire certaines critiques qui accusaient Médiamétrie d'orienter ses résultats au bénéfice de certaines chaînes et aux dépens des autres.
Guy Dutheil
Article paru dans l'édition du 06.07.07.

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