20/07/2007

Quand les députés se plaignent de leurs conditions de travail

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Le Figaro - CLAIRE BOMMELAER (avec ELODIE LESTRADE)


Quelque 25 000 mètres carrés de locaux sont en voie de réaménagement à l'Assemblée. Ce qui, pour les députés, entraîne toutes sortes de conséquences.


« C'EST BEYROUTH ! » Enjambant les gravats, cet agent de l'Assemblée nationale est furieux. Depuis un an, une partie de l'Assemblée est en travaux et il s'y était plus ou moins habitué. Mais, depuis le 17 juin, les 577 députés ont débarqué, et il doit faire face à un concert de lamentations dans les couloirs. « C'est simple, je n'ai ni téléphone, ni ordinateur », se plaint ce député. « On m'a proposé une minuscule pièce sous les combles : pas de place pour installer mon assistant, aucune possibilité de dormir à Paris », explique cet ancien ministre qui a fini par obtenir gain de cause et décrocher un espace plus grand. « J'ai de la chance, j'ai une ligne téléphonique. Mais je dois rédiger mes amendements par écrit, faute de connexion ordinateur », témoigne encore Guillaume Garot (PS).


Il y a en principe plus de 600 bureaux disponibles pour quelque 577 députés. Ils se répartissent entre le Palais Bourbon lui-même, le 233, boulevard Saint-Germain, la rue Aristide-Briand, le 101, rue de l'Université et, depuis le 1er juillet, le 103 de la même rue. À chaque nouvelle législature, les questeurs, qui sont les grands argentiers de l'Assemblée, calculent le nombre de pièces auxquelles ont droit les partis politiques. Ce sont, ensuite, les responsables des groupes politiques qui les répartissent. Cette année, la tension s'est nettement focalisée au groupe UMP, qui a dû « rendre » cinquante bureaux à l'opposition.


Et puis, il y a les fameux travaux, qui concernent 25 000 m². De juillet 2006 à fin 2008, des dépendances vieilles de trente ans vont être rénovées. Le but est de transformer des pièces de 10 m² en bureaux doubles, avec salle de bains et possibilité d'avoir un coin pour l'assistant. « C'était une demande forte des députés.


Depuis un mois, des problèmes logistiques sont en outre apparus. Certains, comme François Cornut-Gentille, n'ont plus reçu leur courrier début juillet. Le 12 juillet, les 1 200 ordinateurs commandés à HP n'avaient toujours pas été livrés et le nouveau système de logiciels libres « buguait ». Bref, beaucoup de députés avaient fini par fuir dans leur circonscription. « Réformes ou pas, il y a des limites », résume un député, qui ajoute : « Déjà que le moral n'est pas au beau fixe... »


Ils devraient se prêter leurs bureaux, comme cela se pratique dans les entreprises ! Ils sont nombreux (577 quand même ?) et ne viennent que de temps à autre…

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