La réforme de l'Université sent décidément la poudre. Après avoir échaudé les syndicats étudiants, calmés par le pompier de service qu'est devenu Nicolas Sarkozy, le texte pourrait créer des étincelles entre le gouvernement et l'Elysée.
La sélection "est une question qui doit être traitée", a déclaré lundi Valérie Pécresse à Marianne2007.info (voir la vidéo). Mesure honnie par les organisations syndicales, la barrière à l'entrée des masters (bac +4) avait pourtant été écartée la semaine dernière par le chef de l'Etat, qui avait préféré faire quelques concessions plutôt que voir s'ouvrir un premier conflit social.
Et à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'enchaîner: il ne faut "pas avoir de barrières idéologiques pour le financement des universités". Autre sujet sensible, le président de la République s'était refusé à l'aborder, admettant seulement que toutes les universités devaient accéder à l'autonomie d'ici cinq ans, au lieu de la règle du volontariat qui prévalait initialement.
D'abord "enthousiasmés par la qualité d'écoute de la ministre" lors des premières rencontres, les syndicats étudiants n'en finissent plus depuis de déchanter. Le président de l'Unef, Bruno Julliard, n'a d'ailleurs que le mot "prudence" à la bouche. Et nul doute que le terme "mobilisation" n'est pas loin.
Il faut dire que l'unique "reculade" de Nicolas Sarkozy à laquelle Valérie Pécresse semble ne pas vouloir toucher est le réajustement du nombre de membres au conseil d'administration (30 contre 20 dans l'avant-projet de loi, alors qu'ils sont 60 actuellement). Beaucoup moins polémique.
Déjà repoussé d'une semaine, l'examen du texte pourrait prendre davantage de retard encore. A moins que Nicolas Sarkozy ne décide qu'au jeu du bras de fer, il est le plus fort, avant même d'entamer la partie.
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