26/08/2007

INFO ( un joli faux )

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Vu sur Les Indigènes de la République
Les divagations du bahloul républicain (8)
Information urgente : RAMA YADE, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, vient de démissionner. Nous nous sommes procuré sa lettre de démission que nous reproduisons :
Par RAMA YADE alias bahloula républicaine
lundi 13 août 2007

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer de ma décision de démissionner du gouvernement, suite à la chute d’un enfant sans papier à AMIENS, dans des conditions que vous savez.

Cette décision est définitive, ayant été mûrement réfléchie.

Je vous avais rejoint à l’approche des élections présidentielles car l’ambition qui m’animait de faire une carrière politique me faisait pencher naturellement vers le candidat le mieux placé pour la victoire.

Nous étions Rachida et moi subjuguées par votre ton sophiste permettant de faire croire une chose et son contraire, votre énergie inépuisable, votre ambition sans limites…

J’étais certaine que vous seriez le prochain président de la République.

Pour autant, je n’étais pas indifférente à vos nombreuses formules blessantes que certains pouvaient qualifier de xénophobes ou d’islamophobes, pour ne pas dire racistes, mais je me faisais violence de les supporter en pensant qu’elles s’agissaient d’arguments de circonstances destinées surtout à gagner les voix lepénistes tout en se débarrasant de le Pen.

La méthode était contestable mais le résultat louable.

Lors de notre victoire, notre enthousiasme n’avait d’égale que la surprise manifestée par la gauche de voir Rachida place VENDÔME, et moi au secrétariat d’État aux droits de l’Homme.

Je rêvais de tout même de la lune ; mais jamais d’être ministre des droits humains dans le gouvernement de la grande France, patrie des droits de l’homme.

Mais ma conscience a commencé à être tourmentée lorsque, la magnifique surprise passée, est venu le temps du travail.

Alors que je commençais à demander à mes collaborateurs, conformément aux orientations présidentielles, des rapports et des plans de travail sur la situation des femmes dans le monde musulman, l’état des droits de l’homme en Russie, le sort réservé aux tibétains en Chine, des membres de ma famille ne cessaient de me signaler des violations des droits de l’homme en France et même dans la capitale.

Ce n’est pas sans mal que je retrouvais les miens lorsqu’ils m’interpellent en brandissant leur journal préféré dont un éditorialiste a même intitulé son article « le temps des barbares » en écrivant :

« L’inhumanité du despotisme, d’autant plus efficace qu’il se glisse dans les rouages anonymes des bureaucraties de l’ordre républicain, est sous nos yeux. Qu’une vieille femme soit arrachée manu militari au foyer de sa petite fille pour être boutée hors de France, qu’un jeune homme de vingt ans décède d’une crise cardiaque, selon les autorités, dans un car de police, c’est passé sous silence par une presse complaisante qui nous régale des footings du président. La vieille femme est centrafricaine, le jeune Français s’appelle Lamine Dieng, pas de quoi faire un flan.

Ces cas ne sont pas isolés. Les autorités françaises, dopées par les injonctions du ministre de l’intérieur Sarkozy, ont expulsé l’année dernière 25000 personnes, renvoyées au désespoir et à la mort lente auxquels elles avaient réussi à échapper. Un tel exploit a porté son auteur à la présidence et on fera certainement mieux cette année puisqu’un ministère tout entier va s’y atteler pour protéger l’identité française. Les immigrés, légaux ou non, ont de toute façon trop de famille. On va légiférer pour y mettre bon ordre. Et tout cela se fera très proprement. »

A peine quelques semaines après ma pise de fonctions, mes amis et proches me reprochent déjà de ne servir à rien.

Selon les milieux judiciaires, jamais de mémoire d’avocats, les procureurs de la République n’avaient délivré autant de réquisitions judiciaires autorisant la police à effectuer des contrôles d’identité, surtout aux heures de pointes et aux abords des gares et stations de métro, comme si l’on traquait, non pas des clandestins oisifs, mais des travailleurs sans papiers, pendant qu’ils se rendaient ou quittaient leurs lieux de travail.

Des avocats rigolent ou s’inquiètent, à l’abri de leurs effets de manche, des procureurs qui se sont déjà sarkossizés.

Plus grave encore, l’on ne se contente pas de traquer des travailleurs « clandestins » dans la rue, les enfants à la l’école maternelle, on les pourchasse jusqu’à leur domicile vétuste, toujours munie de réquisitions judiciaires, comme s’il s’agissait d’une enquête criminelle.

Ce qui devait arriver arriva !

Un enfant de 12 ans, sans-papiers, est hospitalisé dans un état très grave après être tombé jeudi à Amiens du 4e étage de son immeuble en suivant son père qui aurait voulu fuir en descendant par les balcons alors que la police, qui serait encore munie de réquisitions judiciaires, venait interpeller la famille.

Cet épisode est d’une extrême gravité, par sa nature, par sa couverture judiciaire et par ses conséquences.

Ce n’est pas parce que mon Patron le Docteur KOUCHNER est occupé à sauver les enfants du Darfour que sa secrétaire d’État devra oublier les malheurs des enfants en France.

J’aurais pu également me faire violence en me contentant de m’associer à vos recommandations pour que "toute la lumière soit faite", en partageant votre "tristesse" exprimée après « le drame », si cet acte devait garder son caractère isolé et exceptionnel.

Mais je reste convaincu que ce « drame » n’en est qu’un parmi la longue série qui nous attend du fait de la politique suivie et de l’idéologie qui l’anime.

J’en conclus que je suis trop jeune pour salir mon avenir.

Je n’ai pas non plus le droit de salir la mémoire des miens, originaires du Sénégal portant encore le stigmate du centre de transit de Saint-Louis dans l’acheminement des esclaves de l’intérieur en direction des Amériques.

Aurais-je assez de force pour les porter plus tard si je devais commençais à « traîner des casseroles » dès maintenant,

De nombreuses voix m’interpellent !

Les droits de l’homme ne peuvent être défendus qu’en dehors du pouvoir par des institutions indépendantes assumant un contre pouvoir.

J’étais fière lors de ma nomination. Je veux rester digne en démissionnant.

RAMA YADE alias bahloula républicaine

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