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AFP - il y a 1 heure 41 minutes
LILLE (AFP) - La police est intervenue mercredi matin à la Bourse du travail de Lille pour faire évacuer environ 150 sans-papiers, dont une soixantaine étaient en grève de la faim pour réclamer une régularisation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les forces de l'ordre interdisent depuis 06H00 l'accès à la Bourse du travail et des groupes de sans-papiers étaient emmenés dans des fourgons de la Police aux frontières "vers le centre de rétention de Lesquin", près de Lille, a déclaré à l'AFP Roland Diagne, un porte-parole du Comité des sans-papiers du Nord (CSP-59), présent sur place.
Mardi le préfet du Nord Daniel Canepa avait prévenu que "l'ultimatum pour la fin de la grève de la faim, c'est ce (mardi) soir", en qualifiant le mouvement d'"inutile et dangereux".
Selon M. Diagne, 56 sans-papiers grévistes de la faim, dont certains depuis le 15 juin, 113 autres non grévistes et une vingtaine de sympathisants se trouvaient à la Bourse du travail au moment de l'intervention des forces de l'ordre. Les sans-papiers s'étaient installés dans des tentes depuis le 25 juillet dans le jardin de la Bourse, un lieu appartenant à la mairie et utilisé par des syndicats.
Les policiers "font le tri entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n'en ont pas qui sont libérés. Le préfet a mis en oeuvre son ultimatum, pour nous il s'agit d'une rafle, c'est une prise en otage", a déclaré le porte-parole du CSP-59.
Le comité des sans-papiers réclame la régularisation d'environ 500 personnes en situation irrégulière dans le cadre d'un accord passé en 2004 avec la préfecture de l'époque, après déjà un mouvement de grève de la faim de sans-papiers.
Aujourd'hui, le préfet estime que ces accords n'ont plus lieu d'être puisque selon lui, ils devaient notamment permettre d'éviter les grèves de la faim, et qu'il fait intervenir le CSP-59 comme unique interlocuteur des autorités dans la négociation.
M. Canepa a accusé mardi les sans-papiers de "se moquer du dialogue" et d'avoir recours à un "chantage qu'on ne peut pas admettre".
Selon lui, dans la dernière liste présentée par le CSP-59 à la préfecture et contenant 533 noms de sans-papiers candidats à la régularisation, il y avait notamment des personnes responsables "d'agression sur mineur" ou de "mariage forcé".
Les dossiers des sans-papiers seront examinés "au cas par cas" et la grève de la faim "n'est pas un critère de régularisation", a ajouté M. Canepa en refusant toute régularisation massive.
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