Paris, France — Le 12/10/2007 -
Alors que se négocient des solutions à la crise écologique, rationnelles sur les plans économique et social, l'Alliance pour la planète s'amuse du conservatisme et de l'ignorance d'un certain nombre de nos éminents intellectuels ou responsables politiques du siècle dernier : déclarations démagogiques de Jean-François Copé contre la baisse de la vitesse autorisée sur les routes, publication du rapport Syrota prétendant que la France ne pourra pas atteindre le « facteur 4 » et réduire ses émissions de CO2 dans le cadre de ses engagements européens, tribunes pro-OGM de Claude Allègre, conclusions de la Commission présidée par Jacques Attali accusant le principe de précaution d'être un frein au développement, ou encore pages de publicité des lobbies agricoles accusant les écologistes d'être des « marchands de peur »...
« À deux semaines de la négociation finale du Grenelle, ces points de vue constituent une ultime et pathétique tentative de retenir une société qui se met en mouvement, déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France et porte-parole de l'Alliance pour la planète. Conclusions de la Commission Attali, tribunes pro-OGM de Claude Allègre, rapport Syrota, déclarations de Jean-François Copé... Voilà les derniers soubresauts d'un scientisme qui n'est plus de mise depuis longtemps. C'est le retour des ringards obscurantistes. »Le principe de précaution, pourtant inscrit dans la Constitution française, n'est jamais appliqué. « À ce jour, le nombre de décisions judiciaires et administratives qui retiennent l'application du principe de précaution se compte sur les doigts d'une main, alors que celles qui la rejettent dépassent déjà la centaine, que ce soit concernant l'eau, les incinérateurs, les pesticides ou le nucléaire », affirme Daniel Richard, président du WWF France et porte-parole de l'Alliance pour la planète.Exemple avec les OGM : malgré la multiplication des études scientifiques montrant que les risques de toxicité des OGM sont de plus en plus avérés, on en cultive toujours en plein champ en France, alors que la plupart des pays européens ont mis en place un moratoire.
« Soutenir que le principe de précaution est un frein au développement, c'est la position la plus rétrograde du patronat français, une véritable malhonnêteté intellectuelle, ajoute Daniel Richard. Considérer le principe de précaution comme un principe de blocage est totalement aberrant : il est au contraire un principe actif et moderne de mise en mouvement de la société, de développement de la recherche et de l'innovation industrielle. L'idée de ce principe, ce n'est pas de ne pas prendre de risque, mais c'est considérer en amont, a priori, les coûts, les impacts et les bénéfices d'une découverte ou d'une expérimentation.
»L'élaboration de la réglementation européenne Reach concernant l'utilisation des produits chimiques a démontré que le principe de précaution, la recherche et l'innovation étaient bien au cœur de l'avenir de la chimie européenne. De même, le principe de précaution est soutenu par l'ensemble de la communauté scientifique internationale et par la plupart des États. La lutte contre les changements climatiques, saluée par l'attribution du prix Nobel de la paix à Al Gore et au Giec, en témoigne. Loin d'être un principe anti-science, le principe de précaution est au cœur de la réflexion scientifique.« Les prises de position de Jacques Attali rappellent celles de Claude Allègre ou l'Académie des sciences, qui défendaient, il n'y a pas si longtemps, que l'amiante, le plomb ou les dioxines n'étaient pas des substances dangereuses pour la santé. Pour mémoire, l'amiante sera responsable d'au moins 100 000 morts en France », conclut Yannick Jadot.
source:http://www.greenpeace.org/france/news/20071012-les-ringards-sont-de-retour
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