PARIS - Le gouvernement semble reculer face à la mobilisation des internes et étudiants de médecine. Alors qu'environ 10.000 d'entre eux venaient de défiler dans les rues de Paris, un accord a été trouvé mercredi entre le ministère de la Santé et les syndicats sur l'article contesté du Projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2008.
"Il y a eu un accord entre la ministre et les syndicats qui appelaient à la manifestation pour un amendement à l'article 33 du PLFSS" prévoyant de conditionner le conventionnement des médecins à leur zone d'installation, a déclaré Chloé Moulin, porte-parole de l'association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), à l'Associated Press. Selon elle, "cet amendement écarterait tout risque de déconventionnement des médecins ou de conventionnement sélectif".
"Il nous est également proposé la mise en place d'états-généraux de l'offre de soins auxquels participeraient les organisations d'internes et d'étudiants en médecine", a-t-elle expliqué à l'Associated Press.
"La grève est maintenue pour le moment", a-t-elle précisé, mais "la ministre devrait nous présenter un protocole d'accord en début de semaine prochaine et le mouvement sera levé à ce moment-là". D'après elle, l'amendement sera présenté jeudi par le gouvernement, mais "reste à savoir s'il sera voté".
"Cet amendement est un grand pas vers la résolution du conflit, a estimé également Charles Mazeaud, président de l'ANEMF, avant d'ajouter qu'il privilégiait aussi "des mesures positives d'incitation à l'installation".
Une délégation avait été reçue au ministère de la Santé, devant lequel s'étaient dispersés dans l'après-midi les manifestants venus de la place Denfert-Rochereau. Au moins 10.000 internes venus de toute la France, selon la police, avaient défilé pour exiger une nouvelle fois le retrait des articles contestés du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008.
"Pour un système de soins solidaire. Contre une médecine à deux vitesses", pouvait-on lire sur la banderole située en tête de cortège. Les manifestants, tous revêtus d'une blouse blanche, ont défilé sur fond de cornes de brume, de sirènes, de coups de sifflets et de claquements de pétards. "Bachelot nuit gravement à la santé", "Sarko nuit gravement à la santé", ou encore "sécu: ni pute, ni soumise", pouvait-on lire sur les nombreuses banderoles et pancartes brandies dans le cortège.
De nombreux manifestants réclamaient également la suppression des franchises médicales prévues par le gouvernement.
Les internes sont engagés depuis le 27 septembre dans un mouvement de grève illimité des gardes et des astreintes, étendu depuis le 1er octobre à l'ensemble de leurs activités. Le mouvement des internes est soutenu par la quasi-totalité des syndicats de médecins libéraux, dont la puissante Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).
C'est la deuxième fois depuis le début de leur mouvement que les internes manifestaient à Paris. Le 11 octobre dernier, leur cortège avait rassemblé 7.500 personnes. AP
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