02/10/2007

Pandémie de brutalités policières aux USA

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Paul Craig Roberts, le 25 septembre 2007

​​​​La « Guerre à la terreur » de Bush est rapidement devenue la guerre de Bush contre les civils irakiens. Jusqu'ici plus d'un million de civils irakiens ont perdu la vie à cause de l'invasion, et quatre millions ont été déplacés. L'infrastructure de l'Irak est en ruines. La maladie est endémique. La vie normale a disparu.

​​​​Les Étasuniens contents d'eux justifient ces crimes monstrueux comme nécessaires pour assurer leur propre sécurité contre les attaque terroristes. Cependant, les Étasuniens sont en bien plus grand danger de leurs propres forces policières que des terroristes étrangers. Ironiquement, la « guerre à la terreur » de Bush a rendu les Étasuniens Américains moins en sécurité chez eux en diminuant les libertés civiques et en transformant une épidémie de brutalités policières en pandémie.

​​​​Le seul terroriste que la plupart des Étasuniens rencontreront jamais est un policier avec un insigne, une matraque, une masse et un Taser. Une recherche sur Google « de vidéos de brutalités policières » trouve 2.210.000 enregistrements. Quelques-uns sont étrangers et certains sont probablement des duplications, mais le nombre est si grand que quelqu'un pourrait passer le reste de sa vie à regarder ces vidéos sans rien faire d'autre. Une recherche uniquement sur « You tube » trouve 2.280 vidéos de brutalités policières. PrisonPlanet a un choix des cas récents les plus scandaleux.

​​​​La brutalité policière a dépassé les bornes à l'encontre de Rodney King qui protestait de la violence gratuite contre des gens ne présentant aucune résistance, tels que les personnes âgées, les femmes, les étudiants, et les fonctionnaires élus. Les Étasuniens ne sont nulle part en sécurité de la police. Elle attaque les Étasuniens dans les bibliothèques des université, lors des réunions publiques, et dans leurs propres maisons

​​​​La semaine dernière nous avions le cas de l'étudiant à l'Université de Floride [1] tasérisé [2] à plusieurs reprises sans raison pour avoir posé quelques bonnes questions au sénateur Kerry durant le moment prévu à cet effet après son allocution. Deux jours après que l'étudiant de Floride ait été brutalisé sans raison, les républicains du sénat ont fait échouer le projet de loi de Patrick Leahy, démocrate du Vermont, pour restaurer la protection de l'habeas corpus [3].
​​​​Un étudiant de l'UCLA [4] a été tasérisé sans raison par la police, parce qu'il étudiait dans la bibliothèque de l'université sans son badge d'étudiant sur lui. À la suite des ordres de la police pour qu'il sorte, l'étudiant marchaient vers la porte quand la police l'a saisi puis tasérisé à plusieurs reprises.

​​​​Le 19 septembre 2007 une jeune femme était à plusieurs reprises tasérisée sans raison par un grand flic brutal dans un parking à l'extérieur d'une boîte de nuit à Warren dans l'Ohio.

​​​​Le 14 septembre 2007, à Roseland dans l'Indiana, le conseiller municipal David Snyder était éjecté d'une session du conseil par Charlie Shieds, l'autoritaire président du conseil. Snyder avait protesté de son temps de parole d'une minute. Le gorille de la police Jack Tiller a escorté Jack Snyder dehors, et comme Snyder sortait du bâtiment, Tiller suivant derrière l'a poussé par terre et a commencé sans raison à le taper sur la tête avec une matraque. Snyder a été hospitalisé.

​​​​Les stations locales d'information TV dans l'ensemble des USA proposent un flux sans fin de vidéos de brutalités policières, qui sont ensuite envoyées sur les sites Internet des stations, avec souvent la possibilité pour les citoyens d'exprimer leur opinion sur ces incidents.

​​​​Il y a de nombreux aspects inquiétants dans ces affaires de brutalités policières.

​​​​L'un de ces aspects inquiétants est que la police arrête toujours les gens qu'elle a brutalisé sans raison. Il n'y avait aucune justification d'arrêter le conseiller municipal Snyder, ou l'étudiant de l'UCLA, ou l'étudiant à l'université de Floride. Les flics commettent des attaques contre des citoyens irrépréhensibles. Les flics devraient être arrêtés pour leurs actes délictueux. À la place, les flics dissimulent leurs propres crimes en arrêtant leurs victimes sur de fausses accusations, inventées pour justifier leur violence gratuite à l'encontre des citoyens.

​​​​Un autre aspect inquiétant est que personne ne dit à la police d'arrêter ses brutalités. Les Étasuniens « libres » sont tellement intimidés par la police que le 19 février de cette année les clients masculins d'un bar de Chicago se tenaient à l'écart tandis qu'un flic ivre pesant 251 livres (~114 Kg) tabassait une barmaid de 115 livres (~52 Kg), la frappant sur le plancher avec ses poings et lui donnant des coups de pied à plusieurs reprises, pour qu'elle respecte le règlement des bars et ne lui serve pas davantage à boire.

​​​​Encore un autre aspect inquiétant est qu'une minorité de citoyens justifiera chaque acte de brutalité policière sans tenir compte de leur violence et de leur gratuité. Par exemple, le sondage des spectateurs de WNDU.com constatait que 64,2% convenaient que Snyder était victime de brutalités policières, mais 27,8% pensaient que Snyder méritait ce qui lui arrivait. Les « conservateurs de la loi et de l'ordre » et d'autres personnalités autoritaires défendent invariablement les actes de brutalité policière. Peut-être que la pandémie de violence policière amènera le jour où nous pourrons dire qu'un libertaire civique est un conservateur de la loi et de l'ordre qui a été brutalisé par la police.

​​​​L'aspect le plus inquiétant est que la police s'en tire habituellement avec ça.

​​​​Je me rappelle il y a des décennies quand les libertaires civiques de New York ont essayé d'arrêter la violence policière en établissant des comités d'enquêtes civiques pour introduire la responsabilité dans les interactions policières avec les civils. Les conservateurs de la loi et de l'ordre à la National Review de William F. Buckley sont devenus fous furieux. La responsabilité était de « prévoir » la police. Le résultat serait une vague de crime. Et ainsi de suite.

​​​​Les forces policières ont toujours attiré les tyrans avec les personnalités autoritaires qui désirent battre sans raison quiconque ne tremblant pas en leur présence. Dans le passé la police pouvait s'en tirer en brutalisant les noirs mais pas les blancs. Aujourd'hui les citoyens blancs sont aussi susceptibles d'être victimes de la brutalité policière que les minorités raciales.
​​​​La police est suprême. La militarisation de la police, armée maintenant avec des armes militaires et entraînée à considérer le public en général comme un ennemi, contre qui la « conformité de la douleur » doit être utilisée, a mis chaque Étasunien en danger de tord et d'arrestation mensongère de la part de nos « protecteurs publics. »

​​​​« Aux USA libres et démocratiques, » les citoyens sont en si grand danger de la police qu'il existe des sites Internet consacrés aux violences policière avec des formulaires en ligne pour rapporter les brutalités.

​​​​Il y a neuf ans Human Rights Watch (Surveillance des Droits de l'Homme) a publié un rapport intitulé, « Protégé de la justice : Brutalité et responsabilité policière aux États-Unis. »

Le rapport déclarait :

Les abus policiers demeurent l'une des violations les plus graves et qui divisent le plus les droits de l'homme aux États-Unis. L'utilisation excessive de la force par les officiers de police -- incluant les fusillades injustifiées, les tabassages graves, les étouffements mortels, et les traitement grossiers --, persiste parce que des barrières majeures au rendu de compte permettent aux officiers qui commettent des violations des droits de l'homme d'échapper aux punitions méritées et de répéter souvent leurs infractions. La police ou les responsables publics accueillent chaque nouveau rapport de brutalité par des démentis ou explique que l'acte était un écart de conduite [5], pendant que les systèmes administratif et criminel qui devraient dissuader les officiers responsables de ces abus en les incarcérant leur garantissent à la place pratiquement impunité.

Ce rapport étudie les obstacles ordinaires au rendu des comptes pour abus policiers dans quatorze grandes villes représentant la plupart des régions de la nation. Les villes examinées sont : Atlanta, Boston, Chicago, Detroit, Indianapolis, Los Angeles, Minneapolis, La Nouvelle-Orléans, New York, Philadelphie, Portland, Providence, San Francisco, et Washington. Les recherches pour ce rapport ont été conduites sur plus de deux ans et demi, de fin 1995 à début 1998.

Les affaires de brutalité étudiés, qui sont présentées en détails dans le chapitre de chaque ville, sont similaires aux cas qui continuent à émerger dans les gros titres et dans les plaintes des rescapés. Il est important de noter, toutefois, la difficiculté d'obtenir des informations sur ces affaires sauf quand en cas de scandale et/ou de poursuite judiciaire, ce rapport dépend fortement des affaires ayant attiré l'attention du public ; l'action disciplinaire et la poursuite criminelle sont même moins ordinaires que le suggèrent les affaires présentées ci-dessous. . .
​​​​Il n'est pas question de juger la police responsable quand le président et le vice-président des États-Unis, le ministre de la justice, et de le Parti Républicain soutiennent que les libertés civiques et la séparation des pouvoirs exigées par la Constitution doivent être abandonnées pour que la branche exécutive puisse maintenir les Étasuniens en sécurité des terroristes.

​​​​Même avant la « guerre à la terreur, » la police fédérale avait assassiné 100 personnes dans le complexe de la secte Davidienne à Waco, et personne n'avait été jugé responsable.

​​​​Qui est terroriste ? Si la police et le gouvernement US ont la mentalité de la sécurité des aéroports, ils ne peuvent pas raconter qu'un général de marine âgé de 86 ans, en route pour donner un discours à West Point, est un terroriste. Le général en retraite Joseph J. Foss du Corps des Marines a été retardé et s'est presque fait confisquer sa médaille d'honneur. La sécurité de l'aéroport considérait l'épingle sur le métal comme une arme que le vieux général de marine et ancien gouverneur général du Dakota du Sud de 86 ans pouvait utiliser pour détourner une avion de ligne et commettre une action terroriste.

​​​​Aux USA aujourd'hui, chaque citoyen est un terroriste potentiel aux yeux des autorités. La sécurité des aéroports le fait comprendre à chaque minute de chaque jour, comme le fait le FBI et la NSA avec l'espionnage sans mandat de nos courriels, courrier postal, appels téléphoniques, et chaque intrusion possible dans notre intimité. Les droits constitutionnels de nous tous sont l'objet d'abus, que nous souffrions ou non d'être battus, tasérisés, ou arrêtés mensongèrement.
​​​​La loi rend impossible pour les Étasuniens de se défendre des brutalités policières.

Les conservateurs de la loi et de l'ordre ont rendu criminelle avec une longue peine de prison l'« agression d'un officier de police. » Agresser un officier de police signifie que si une brute de la police a l'intention de vous démolir la tête avec sa matraque et que vous désarmez votre assaillant, vous avez « agressé un officier de police. » Si vous n'êtes pas abattu sur place par les renforts, vous serez déclaré coupable par l'« ordre public » d'un jury et envoyé en prison.
​​​​Quelles que soient la gratuité et la violence de la brutalité policière, un citoyen Étasunien « libre » peut se défendre seulement au détriment d'un long séjour en prison, sinon de sa vie. Oussama Ben Laden doit souhaiter qu'il ait un tel pouvoir au-dessus des Étasuniens.

​​​​Paul Craig Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor dans l'administration Reagan. Il est l'auteur de Supply-Side Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington ; Alienation and the Soviet Economy et Meltdown: Inside the Soviet Economy, et est coauteur avec Lawrence M. Stratton de The Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are Trampling the Constitution in the Name of Justice. Clic ici pour l'entrevue [en anglais] de Peter Brimelow de Forbes Magazine avec Roberts au sujet de la récente épidémie d'inconduite des procureurs.

Original : http://www.vdare.com/roberts/070925_brutality.htmTraduction de Pétrus Lombard pour Alter Infosource:http://www.alterinfo.net/Pandemie-de-brutalites-policieres-aux-USA_a11626.html?PHPSESSID=363225b798466bec0e00d955f79327ba




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