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Par Nathalie Schuck AP - il y a 2 heures 27 minutes
Chaque camp a fait un pas. Esquissant dès mardi soir une sortie de crise, Bernard Thibault a proposé des négociations entreprise par entreprise (SNCF, RATP, EDF et GDF) sur chaque régime spécial, à la condition sine qua non que l'Etat y participe. Jusqu'alors, le patron de la CGT réclamait une négociation globale avec l'Etat.
Banco, a répondu mercredi le gouvernement, qui enverra donc un représentant aux négociations. C'est une "opportunité" pour "trouver une issue au conflit", a jugé Nicolas Sarkozy, qui surveille le dossier comme le lait sur le feu, en laissant François Fillon et Xavier Bertrand à la manoeuvre. C'est d'ailleurs son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, qui a annoncé la nouvelle à la CGT dans "Le Monde": "On a accepté".
Et c'est encore à l'Elysée que le ministre du Travail Xavier Bertrand est venu rendre compte à la mi-journée de ses entretiens avec la CGT et l'UNSA mardi soir, puis avec la CFTC, la CFDT, FO et la CGC mercredi. "Les choses progressent, le dialogue progresse", s'est-il félicité. "Ça avance", a également assuré François Fillon.
Xavier Bertrand est ressorti de l'Elysée avec la mission d'écrire dans la journée aux syndicats pour fixer le cadre des négociations. Car plusieurs questions restaient en suspend, à commencer par la durée des négociations. La CGT a demandé qu'elles durent "au moins un mois", délai compatible avec le souhait du gouvernement d'aboutir avant la fin de l'année. Surtout, le ministre du Travail va devoir préciser le contenu des discussions.
C'est là que le bat blesse. D'accord sur la forme -des négociations à trois dans chaque entreprise- le gouvernement et les syndicats ne le sont pas du tout sur le fond. Alors que les principales fédérations de la SNCF ou de la RATP exigent une modification des principes mêmes de la réforme, le gouvernement a dit niet.
"Il y a trois sujets qui (...) ne peuvent pas faire l'objet de négociations: c'est 40 annuités de cotisation en 2012; c'est l'indexation des pensions sur les prix comme pour les autres régimes; et c'est le principe d'une décote et d'une surcote", a répété dans l'après-midi François Fillon, au risque de souffler sur des braises encore chaudes. Manière, aussi, pour le Premier ministre d'envoyer un signal de fermeté à son électorat et à ses troupes.
"Il faut tenir le cadre de la réforme", a d'ailleurs averti le député UMP villepiniste Hervé Mariton, prompt ces dernières semaines à aiguillonner le gouvernement. Si cette réforme "était mise au placard", "toutes les réformes seraient compromises", a convenu Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
"Tout le reste" est "négociable" au niveau des entreprises, a poursuivi M. Fillon, répétant ce qu'il dit depuis plusieurs jours. Il a de nouveau cité les salaires, les conditions de travail, la pénibilité et l'aménagement des fins de carrière. Reçu mardi à l'Elysée, le président de la RATP Pierre Mongin a ainsi proposé d'"adapter la grille des salaires" et "de rajouter un échelon de rémunération supplémentaire pour les salariés" en fin de carrière.
Pas de quoi satisfaire les syndicats, loin s'en faut. "Je ne suis pas là pour négocier des mesures d'accompagnement", a sèchement répliqué Didier Le Reste, patron de la fédération CGT-cheminots, pour qui "tous les sujets doivent être sur la table".
Dans ces conditions, les préavis de grève ont été reconduits à la RATP et à la SNCF pour la journée de jeudi, après une première journée fortement suivie, mais moins que celle du 18 octobre. AP
sch-god-co-egp/tl
1 commentaire:
Ce que fait B. Thibault me parait incompréhensible !
D. Le Reste ne semble pas du tout d'accord sur le fond.
Pour l'instant, simple jeu médiatique pas très clair de part et d'autre, ça pue...
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