Une vidéo amateur remet en question les premières conclusions de l'IGPN (inspection générale de la police nationale) au sujet du drame de Villiers-le-Bel. Un jeune du quartier commence à filmer une dizaine de minutes après l'accident. Sur les images, visionnées par 20minutes.fr, on distingue la voiture de police sérieusement endommagée, et une première équipe de pompiers qui intervient sur les deux victimes, très proches du véhicule.L'état, très endommagé, de la voiture, proche des photos diffusées dans la presse et prises après le commencement des émeutes laisse penser que le véhicule n'a pas été dégradé juste après l’accident, mais bien endommagé au moment de la collision. La position du véhicule est d'ailleurs la même que sur les photos publiées par la suite. Il n'aurait donc pas été déplacé.
Or selon les premières conclusions de l'IGPN, citées par le quotidien «Le Monde», «l'état de la voiture, capot très enfoncé et pare-brise éclaté, s'expliquerait par des dégradations commises à coups de barre de fer après l'accident. La position du véhicule, le long du trottoir, ne refléterait pas non plus la réalité. Il aurait été déplacé.» La thèse de l'IGPN avait déjà été mise à mal par le témoignage d'un riverain, recueilli par la Bondy Blog, partenaire de 20 minutes.fr.«D'abord dans des mains juridiques»Autre enseignement de la vidéo, les pompiers ont pu intervenir dans le calme et aucun périmètre de sécurité n'a été établi. Les passants sont très proches des secours, mais ne manifestent aucune hostilité à l'égard des pompiers sur les cinq minutes de vidéo visionnées. Cette vidéo est en possession de Yassine Belattar, proche de la famille des victimes et animateur sur la radio Générations 88.2.
Il ne souhaite pas encore la diffuser aux autres médias. La vidéo, qui dure cinq minutes, a été montée par le vidéaste amateur pour la diffuser sur le site myspace.com. «Je l'en ai dissuadé», explique Yassine Belattar, qui devrait récupérer l'ensemble des rushs, une soixantaine de minutes selon lui, ce mercredi. «Il faut mettre ces images d'abord dans des mains juridiques, ensuite seulement journalistiques.»Mercredi, les premières conclusions de l'IGPN étaient beaucoup moins catégoriques sur les dégradations commises sur la voiture de police. L'IGPN n'a pas encore établi avec précision si la voiture de police avait été ou non déplacée ou avait fait l'objet de dégradations après l'accident, selon des sources policières citées apr l'AFP.
Un témoignage, «par essence fragile»Dans son rapport, l'IGPN fait état d'un témoignage affirmant que des jeunes s'en sont pris au véhicule, lui donnant notamment des coups de barre de fer.Il ne s'agit que d'un témoignage «précis et concordant» mais ce n'est qu'un témoignage, «par essence fragile», a-t-on ajouté de même source.Le véhicule est «entre les mains des experts» de la police scientifique qui, seuls, «pourront déterminer avec précision» si le véhicule a été endommagé et/ou traîné ou bougé le soir des faits.
Martin Bureau AFP ¦
P. K. (avec AFP)
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