témoignage de lutte en provenance de lille
Depuis 6 semaines, la moitié des universités françaises furent simultanément bloquées. Au jour du 10 décembre, 26 établissements d'enseignement supérieur sont toujours bloqués, fermés administrativement ou en grève : [la liste à jour du 9/12].
C'est une réalité concrète, difficile de nier.
Vu sur INDYMEDIA
Pourtant, les grands médias opèrent un blocus total sur toute information afférent à ce mouvement social ample, déterminé et inscrit dans la durée. Les étudiant-e-s ont commis un sacrilège médiatique, cassant les règles informelles mais tenaces du jeu journalistique. Voulant agir de manière horizontale, sans porte-parole médiatique, sans leader charismatique "bon client" et télégénique, illes ont méprisé les régles classiques du "packaging de l'information" moderne :
des gentils contre des méchants ? Que nenni ! Le mouvement est hétérogène : des "pro-blocages anti-LRU", des "anti-blocages pro-LRU", et aussi des "anti-blocages anti-LRU", tout ça est bien trop compliqué pour les 2 minutes du journal de 20 heures.
un sujet complexe ! Pas de revendications simplistes ou spectaculaires, mais une lecture cohérente et des arguments solides face à une loi complexe, et nuisible. Pas facile de résumer tout ça, surtout quand le temps de cerveau disponible entre les pages de pub est réduit.
un mouvement social s'inscrivant hors des schémas classiques de l'information-spectacle. Le mouvement anti-LRU n'est pas à résumer en un simple scénario hollywoodien : un début-un milieu-une fin. Il vit, rebondit, se tasse, puis repart. Il vit, parce qu'il est mené cette fois-ci non par des organisations, mais par des individu-e-s.
Aujourd'hui à Lille, illes étaient 350 dans la rue. La publicité autour de l'événement n'avait pas été intense. Tout au plus une ligne sur le site des bloqueurs de Lille 1. Et pourtant, illes étaient 350, comme la semaine dernière, et probablement moins que jeudi prochain. Ces manifestations sont une réalité, elles existent, et ne rassemblent pas "un noyau dur". Il y en a deux, trois par semaine, depuis 6 semaines, rares sont celles à avoir été couvertes par les médias, y compris les médias locaux.
Le silence médiatique est assourdissant, incroyable, inqualifiable. Les rares journalistes à encore parler très ponctuellement du mouvement ont arbitrairement décrété sa mort et son impopularité ... alors que les blocages sont votés à la majorité, dans des AG étudiantes ! 2400 votant-e-s à Lille III lundi !
Jeudi après-midi au Club de la Presse : "Point presse pour présenter le bilan de l'éclairage public" - mmmh, ça c'est de l'info, coco ! On causera lampadaires et décorations de Noël, et combien de journalistes couvriront la manif ?
Finalement c'est aussi bien comme ça, on peut aussi se démerder nous-mêmes, merci Indymédia.
des Photos aussi sur la répression a Lille
sur
http://lille.indymedia.org/spip.php?article11306
le mercredi 12 décembre 2007 à 02h25
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