04/01/2008

François Fillon dément vouloir "noter les ministres"

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BASSE-TERRE (AFP) - François Fillon a profité vendredi de son premier déplacement en 2008 pour réaffirmer son autorité sur le gouvernement, au lendemain de l'annonce de l'évaluation des ministres.

Aux Antilles, c'est en chef d'équipe qu'il a justifié cette démarche, donnant au passage son absolution à la turbulente secrétaire d'Etat Fadela Amara, et promettant de pousser encore les feux de la rupture.

"En 2008, nous irons beaucoup plus loin", a promis le Premier ministre devant un parterre d'élus guadeloupéens réunis à la préfecture de Basse-Terre.
"Il faut gagner la bataille du pouvoir d'achat, de l'emploi et de la lutte contre la précarité", a-t-il lancé. "Pour cela, nous allons continuer à libérer, partout où c'est possible, le fantastique gisement de talents et d'énergie que recèle notre pays, et qui reste insuffisamment valorisé".
François Fillon a aussi longuement justifié l'évaluation des ministres et le recours pour ce faire à un cabinet privé - "des méthodes modernes que l'administration n'utilisait pas jusqu'à maintenant".

"Il ne s'agit évidemment pas de noter les ministres, on n'est pas à l'école", a-t-il expliqué: "Il s'agit d'évaluer les politiques pour, le cas échéant, redresser la situation quand un engagement n'est pas tenu".

Les entretiens à Matignon avec chaque ministre serviront à identifier des "blocages" éventuels, voire à "apporter aux ministres des instruments, des outils pour les aider à réaliser leurs objectifs".

Ces entretiens seront-ils rendus publics ? "Il y a des choses qui doivent rester dans le secret de la politique gouvernementale", a répondu François Fillon, "mais il y a des choses qui seront connues".

Les ministres les moins performants, a-t-il promis, ne doivent pour autant pas craindre pour leurs portefeuilles.

Le remaniement "n'a rien à voir", a expliqué un chef du gouvernement en verve, "avec le travail en équipe qu'on essaie de conduire, et les ministres n'ont aucune inquiétude à avoir s'agissant de la mise en oeuvre de cette évaluation".
M. Fillon ne prévoit pas en tout cas de s'appliquer le même régime d'évaluation que ses ministres.

"L'action du Premier ministre, c'est l'action du gouvernement, et donc l'action du Premier ministre, c'est la somme de l'action de tous les ministres", a-t-il dit en patron.
Les ministres présents se sont dits en plein accord avec la démarche.
Luc Chatel (Tourisme) et Bernard Laporte (Sports) ont avoué ne pas savoir encore en fonction de quels critères leur action sera jugée.

Michel Barnier (Agriculture), ancien commissaire européen, s'est réjoui que "la culture d'évaluation en vigueur à l'échelon européen" s'applique en France.
M. Fillon, fait inhabituel lors de ses déplacements, avait pris soin dans son discours de louer les "ministres excellents" qui l'accompagnaient.

Il n'a pas vu malice, enfin, dans les propos de la secrétaire d'Etat à la Politique de la Ville Fadela Amara, qui avait confié au Point qu'elle ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy en 2012.
Si le président de la République a choisi des ministres d'ouverture, a-t-il expliqué, "ce n'est pas pour en faire des militants de l'UMP, mais des gens qui restent libres de leur jugement".
Et François Fillon de conclure: "Chacun est libre de voter pour qui il l'entend, il n'y a aucune difficulté... tant que la cohérence de l'action gouvernementale reste protégée. Et elle l'est pour l'instant".




2 commentaires:

Juan a dit…

hé hé
nous avons eu la même idée
bravo pour le blog.
une vraie énergie qui dure, c'est encourageant !

cat a dit…

C'est l'énergie du désespoir, non polluant, renouvelable...:-)

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