Alors que trois ouvrages sont sortis simultanément cette semaine sur Cécilia Sarkozy, le tribunal de grande instance de Paris a débouté vendredi l'ex-femme du président, qui réclamait en référé l'interdiction de celui paru chez Flammarion, pour atteinte à sa vie privée.
PARIS (AFP) - Alors que trois ouvrages sont sortis simultanément cette semaine sur Cécilia Sarkozy, le tribunal de grande instance de Paris a débouté vendredi l'ex-femme du président, qui réclamait en référé l'interdiction de celui paru chez Flammarion, pour atteinte à sa vie privée.
L'ancienne épouse de M. Sarkozy a décidé de faire appel, mais pas selon une procédure d'urgence. "Nous ferons appel en référé, mais pas à jour fixe", a expliqué l'un de ses avocats, Me Jean-Yves Dupeux. La procédure à jour fixe est une procédure d'extrême urgence. Si cette formule avait été choisie, une nouvelle audience aurait pu avoir lieu dès ce vendredi.
Mais ses avocats ont finalement décidé de changer de stratégie, si bien que leur appel en référé devrait être examiné dans les deux à trois mois. Parallèlement, ils porteront l'affaire devant les juges du fond.
Jeudi matin, la juge des référés, Anne-Marie Sauteraud, avait examiné l'assignation déposée par Mme Sarkozy contre le livre "Cécilia" paru jeudi aux éditions Flammarion.
Dans cet ouvrage, la journaliste politique du Point Anna Bitton rapporte des propos qu'aurait tenus Cécilia sur le chef de l'Etat, ses enfants ou encore sur le publicitaire Richard Attias, qui a été son compagnon après une séparation avec Nicolas Sarkozy en 2005.
Dans son ouvrage, elle fait ainsi dire à Cécilia que Nicolas Sarkozy "ne fait pas président de la République" et "a un réel problème de comportement", qu'il est "pingre", sans précision, ou qu'il "n'aime personne, même pas ses enfants", sans étayer ces propos.
Lors de l'audience, les avocats de Mme Sarkozy avaient jugé que ce livre "portait gravement atteinte à l'intimité de sa vie privée" et réclamé la sanction la plus sévère existant en matière de liberté d'expression: l'interdiction de l'ouvrage, sous peine d'une astreinte de 200.000 euros par livre publié.
L'ordonnance rendue vendredi a considéré que cette "mesure d'interdiction, même temporaire, serait manifestement disproportionnée, d'autant plus que le livre était déjà mis en vente lors des débats, ainsi que plusieurs magazines hebdomadaires (Le Point et Le Nouvel Observateur, ndlr) publiant de nombreux extraits de l'ouvrage incriminé sans faire eux-mêmes l'objet de poursuites".
Jeudi, Me Christophe Bigot, avocat d'Anna Bitton et de Flammarion, avait fait observer, "à juste titre" selon la juge des référés, que "la légitimité du sujet de l'ouvrage devait être appréciée en tenant compte qu'il porte sur des faits d'une portée politique réelle, le divorce d'un chef de l'Etat en exercice étant exceptionnel et inédit en France, et du comportement du couple qui a médiatisé certains éléments de sa vie privée".
Toutefois, a estimé le tribunal, "ces seules considérations ne sauraient exclure la possibilité de toute atteinte à la vie privée et permettre sans autorisation la révélation (...) de faits ou sentiments les plus intimes".
La juge des référés a relevé en effet que "le livre ne se contente nullement de la relation" de "faits d'actualité", mais "exprime souvent avec force les sentiments intimes qui seraient ressentis par Cécilia Sarkozy". Elle a évoqué notamment les passages du livre concernant l'amour qu'éprouverait Cécilia pour Richard Attias ou la souffrance née d'infidélités conjugales prêtées à son époux et évoquées en termes crus.
Par ailleurs, le tribunal a reconnu la bonne foi d'Anna Bitton, qui a produit de nombreuses pages de notes attestant d'entretiens journalistiques avec Cécilia Sarkozy.
A l'audience, Me Dupeux avait laissé entendre que sa cliente était devenue amie avec la journaliste, qui l'aurait ensuite trahie.
Les ventes des trois livres consacrés à Cécilia Sarkozy sortis depuis jeudi en librairie démarrent fort, selon les chiffres recueillis vendredi auprès des éditeurs.
"Ca part très très fort, on réimprime encore la semaine prochaine", indique Hervé Rofé, responsable administratif des Editions du Moment, qui publient "Ruptures" des journalistes Michaël Darmon et Yves Derai.
Tiré dans un premier temps à 45.000 exemplaires, le livre a déjà été réimprimé à 30.000 exemplaires, précise-t-il. "C'est un vrai travail de journaliste", souligne Hervé Rofé, évoquant notamment les "révélations" des auteurs sur la libération des infirmières bulgares.
Bon départ également pour "Cécilia, la face cachée de l'ex-première dame" (Pygmalion) de Denis Demonpion et Laurent Léger. 30.000 exemplaires ont dans un premier temps été tirés par les éditions Pygmalion, qui ont aussitôt réimprimé l'ouvrage à 20.000 exemplaires pour faire face à la demande, selon l'éditeur.
Discrétion en revanche chez Flammarion, où aucun chiffre n'était disponible. Le tribunal de grande instance de Paris a débouté vendredi Cécilia Sarkozy qui réclamait en référé l'interdiction de "Cécilia" (Flammarion), le livre que lui a consacré la journaliste du Point Anna Bitton, pour atteinte à sa vie privée, mais l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy a décidé de faire appel.
Vendredi après-midi, "Cécilia" avait déjà pratiquement disparu des rayons du Virgin des Grands boulevards à Paris, où le livre était exposé sur "le pilier événementiel", le plus proche des caisses.
Par Dorothée MOISAN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire