15/01/2008

Sondage ou enc...lage ?

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Opinion Way

En France, il existe de nombreux instituts de sondage mandatés par les partis politiques pour mener des enquêtes par téléphone. Or, une nouvelle entreprise s’est créée il y a quelques années à peine, Opinion Way, qui contrairement aux autres, se contente de sonder les français par Internet, méthode n’ayant été appliquée jusqu’à présent que pour les enquêtes marketing. Cet institut de sondage avait déjà soulevé de vives polémiques au moment de l’élection présidentielle en annonçant, d’après les Le Canard enchaîné du 8 août 2007, que les Français ne voyaient « rien de choquant » à la croisière de Nicolas Sarkozy sur le Yacht de Vincent Bolloré. Cette semaine, un nouveau sondage Opinion Way pour Le Figaro indique que les Français approuvent massivement les propositions de Nicolas Sarkozy alors les autres instituts de sondage concentrent leurs enquêtes d’opinion sur la baisse de popularité du chef de l’Etat.
Qui se cache derrière Opinion Way ?
Opinion Way : les internautes sondés sont-ils tous de droite ?
publié le samedi 12 janvier 2008 à 23h43

POLITIQUE.NET/ ACRIMED

Le président d’Opinion Way s’appelle Hugues Cazenave. Après avoir travaillé à l’institut de sondage Ipsos, il a fondé, en 2000, avec deux de ses anciens collègues, sa propre affaire : Opinion Way. Pour réaliser son projet, il a fait appel à deux investisseurs : Jean-Paul Lafaye et Alexandre Basdereff. Au départ, il commence par des enquêtes marketing.
A partir du moment où Opinion Way a commencé à faire des sondages politiques, certains ont mis en doute la sincérité de cet institut de sondage en raison des liens de ces dirigeants avec la droite. En effet, le fondateur a débuté sa carrière en 1986 où il était chargé de mission au cabinet du ministre RPR des PTT, Gérard Longuet. Par ailleurs, l’un des investisseurs s’est occupé de l’opération « pièces jaunes », dirigée par Bernadette Chirac. Dans le gouvernement d’Alain Juppé, Alexandre Basdereff a aussi dirigé le SIG, c’est-à-dire le Service d’Information du Gouvernement.
On comprend un peu mieux pourquoi Opinion Way a débuté son activité de sondeur politique en réalisant ses premières enquêtes d’opinion pour l’UMP.
Les sondages via Internet

Tous les instituts de sondage constituent des panels représentatifs de la population et contactent les personnes concernées par téléphone. Tous, sauf Opinion Way. Les avantages pour ses clients sont nombreux. D’abord, le tarif de la question posée aux sondeurs passe de 1 000 euros par téléphone à 500 euros par Internet. Les clients font donc une économie substantielle. C’est par recrutement via différents sites Internet qu’Opinion Way constitue un panel de 50 000 internautes. Contrairement aux pratiques des sondages par téléphone, Opinion Way offre des bons d’achat aux sondeurs pour avoir répondu à l’enquête proposée. Un internaute toucherait près de quinze euros en répondant à dix questionnaires. Les autres instituts de sondage ne suivent pas encore la méthode d’Opinion Way sauf en ce qui concerne les enquêtes marketing.
Des méthodes sujettes à caution ?

Nombreux sont les pourfendeurs des méthodes d’Opinion Way. Tout d’abord, le panel représentatif de la population se fait par recrutement sur Internet. Or, on sait que les seniors et les ouvriers utilisent encore peu ce nouvel outil technologique. Il faut reconnaître néanmoins que cette méthode peut trouver de nouveaux sondeurs, les plus jeunes précisément, qui n’ont pas de téléphone fixe et ne sont donc pas contactés par les instituts de sondage traditionnels. Ces personnes sans fixe représentent, selon la Sofres, 17% des foyers français.
Le vrai problème concerne moins ces méthodes de recrutement que la façon dont seraient rédigées les questions. Elles sembleraient en effet très orientées en fonction du commanditaire. Opinion Way fait des enquêtes pour Le Journal du Dimanche, LCI et le Figaro. Or, Le Canard Enchaîné a rappelé qu’en juin dernier, l’institut avait fait un sondage sur le gouvernement de François Fillon. Les internautes avaient plusieurs qualificatifs pour le désigner, quasiment tous positifs : « dynamique », « jeune », « compétent », « à l’écoute ». Les opposants à Opinion Way ont immédiatement dénoncé les questions trop orientées.

A chaque fois, Opinion Way dément et publie systématiquement des communiqués pour dénoncer des attaques infondées. On peut d’ailleurs objecter qu’un institut de sondage n’a aucun intérêt d’être étiqueté à droite ou à gauche en politique, au risque de perdre de sa crédibilité. Dans le même temps, on ne peut que constater que les résultats des enquêtes d’Opinion Way sont très souvent favorables à la droite. Comment expliquer cette suspicion ? Soit les médias qui commandent ces enquêtes décident de ne pas publier les sondages défavorables au gouvernement, soit les internautes sondés sont tous de droite…

*** Sources
- Isabelle Barré, « Le sondeur qui tombe à pic », Le Canard Enchaîné n°4528, mercredi 8 Août 2007
- Judith Waintraub, « Les Français approuvent les priorités de Sarkozy », Le Figaro, 10 janvier 2008



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