11/01/2008

Thibault (CGT): sur les salaires Sarkozy peut faire "pression" sur les entreprises

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Le président de la République "a des moyens de pression" sur les entreprises pour obtenir des augmentations de salaires et une amélioration du pouvoir d'achat des salariés, a estimé vendredi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, dans un entretien à l'AFP.



PARIS (AFP) - Le président de la République "a des moyens de pression" sur les entreprises pour obtenir des augmentations de salaires et une amélioration du pouvoir d'achat des salariés, a estimé vendredi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, dans un entretien à l'AFP.

Alors que la CGT a appelé jeudi soir les autres syndicats à l'organisation d'une mobilisation sur les salaires et les pensions "début février", le numéro un de la CGT a réagi à la conférence de presse de Nicolas Sarkozy mardi en déclarant qu'il y avait "urgence" pour le pouvoir d'achat en France.

Selon lui, la menace du président de conditionner les exonérations de cotisations dont bénéficient les entreprises à l'ouverture de négociations salariales avec leurs syndicats, ne relève pour l'instant que d'une "tirade".
Le président de la République "a des moyens de pression sur les entreprises, il n'est pas normal qu'il y ait si peu de négociations salariales", a dit M. Thibault. "Les entreprises ne respectent pas le rendez-vous annuel" de négociation sur les salaires, "alors qu'il est obligatoire et dans la loi", a-t-il ajouté.

"Le président ne peut pas dire qu'il est sans moyen face à une politique salariale des entreprises", a-t-il ajouté.
La CGT espère avoir "d'ici la fin de la semaine prochaine" la réponse des autres syndicats "susceptibles de s'engager sur une démarche commune" début février avec elle, a indiqué M. Thibault, sans préciser s'il envisageait un appel à la grève ou à une simple journée d'action interprofessionnelle dans les entreprises et l'administration.
"Il n'y a pas qu'en France, loin s'en faut, qu'il y a un mécontentement sur les salaires, sur la précarité du travail" et sur les réformes pesant sur les systèmes de protection sociale et des retraites, a-t-il dit.

"Il y a des mobilisations (...) en Allemagne, en Italie, en Espagne. Même en Belgique dernièrement, et pourtant la situation politique belge est très singulière, des mobilisations syndicales importantes se sont développées sur ces questions-là", a-t-il dit.
"Nous voulons montrer aux salariés français que, contrairement à ce qu'on leur dit, ils sont loin d'être les seuls à considérer que leur situation salariale se dégrade au point de provoquer des mobilisations sociales", a-t-il ajouté.

Mardi, le président de la République avait déclaré : "Les exonérations de charges seront conditionnées aux négociations salariales. J'aimerais bien que l'on me prenne au sérieux quand je dis cela. Nous irons jusqu'au bout parce qu'il n'est pas légitime, parce qu'il n'est pas acceptable, qu'une entreprise qui fait beaucoup de bénéfices ne récompense pas ses salariés".
Vraisemblablement à l'adresse du patronat, il avait aussi lancé: "Je ne serai prisonnier d'aucun lobby".

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