Ange Djedje a été placé dans un centre de rétention en Alsace parce que son visa de touriste était expiré. Il était pourtant sur le point de quitter la France et avait même son billet d'avion en poche.
Un Ivoirien, dont le visa de touriste pour l'Europe était expiré, a été placé au centre de rétention de Geispolsheim (Alsace) alors que, billet d'avion de retour en poche, il s'apprêtait à regagner son pays, a-t-on appris mardi 19 février auprès de la Cimade.
Arrestation d'un Ivoirien s'apprêtant à repartir
NOUVELOBS.COM | 19.02.2008 | 14:29
"Je ne suis pas clandestin, j'ai un billet que j'ai payé, les Français n'ont pas besoin de me payer un billet d'avion, ça me fait mal", a déclaré Ange Djedje, 41 ans, joint par téléphone par l'AFP au centre de rétention pour étrangers de Geispolsheim (Bas-Rhin).
"Problème de quotas"
Selon Ange Djedje, qui a dénoncé une volonté de la France de "faire du chiffre" en matière d'expulsion, "la France a un problème de quotas" et "ils veulent me comptabiliser pour dire à la fin de l'année qu'ils ont réussi à baisser l'insécurité".
Cette procédure permet aux autorités françaises "de comptabiliser comme 'expulsé' un touriste avec un visa expiré de quelques jours puisque son retour sera payé par la France", a dénoncé pour sa part un responsable régional de la Cimade, service oecuménique d'entraide. Cette association est la seule présente dans les centres de rétention des étrangers.
Ange Djedje était arrivé le 29 décembre en Italie muni d'un passeport et d'un visa d'un mois. Il s'est ensuite rendu en France où habite sa sœur pour faire des achats en vue de son mariage programmé à Abidjan le 13 février.
La préfecture ne commente pas
Lorsqu'il a rejoint en train l'Italie pour prendre son avion muni de son billet, il a été interpellé parce que son visa était périmé. Il a alors été reconduit en Suisse, dernier pays emprunté par son train, puis en France où la préfecture du Doubs a décidé de le faire conduire au centre de rétention interrégional de Geispolsheim, près de Strasbourg.
Interrogé par l'AFP, la préfecture du Doubs n'a pas souhaité commenter ce dossier.
Selon Ange Djedje, elle lui a fait savoir qu'il partirait pour Abidjan le 25 février, avec un billet réglé par les autorités françaises. "Les caisses sont vides en France, pourquoi tout ce gâchis?", s'est-il interrogé.
A la Cimade à Paris, Damien Nantes a dénoncé "une application de plus en plus mécanique de la loi sans prise en compte des situations humaines (...) c'est extrêmement humiliant et c'est Kafka en logique administrative, cela ne sert a rien et ça coûte de l'argent".
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