Certaines choses se perdent mais, dans les Hauts-de-Seine, l'omerta reste ! Dans le cadre de notre enquête sur la suspension de deux responsables pédagogiques du pôle Léonard de Vinci, nous avions tenté (sans succès) de joindre Charles Pasqua (président du pôle, qui a personnellement congédié Guillaume Bigot et Frédéric Teulon) et Patrick Devedjian (qui, en demandant à ces deux hommes des notes sur la gestion de l'université gérée par Charles Pasqua, semble bien avoir précipité leur renvoi).
Du côté de M. Pasqua, il nous a été signifié une fin de non recevoir, du fait du caractère «interne» de l'affaire. Son assistance, Mme Brie, a ainsi repoussé toute déclaration sur la question à une date «ultérieure», que nous avons estimé au 18 mars, jour où MM. Bigot et Teulon seront reçu par l'administration de l'université présidée par Charles Pasqua.
Du fait du silence du cabinet de M. Devedjian, nous nous sommes rendu à l'enregistrement de l'émission de la web TV de l'UMP, «Réforme hebdo» dont il était l'invité. Dans les locaux du parti, il nous a accordé quelques questions, notamment sur l'affaire :
1. « Le conseil général n'est pas chargé de gérer le pôle Léonard de Vinci. »
Certes, mais, comme le révèle le site du Conseil général des Hauts-de-Seine même, la subvention annuelle à l'université présidée par Charles Pasqua était de 15 millions d'euros en 2005. Les locaux de l'établissement sont par ailleurs propriété du département qui en assure aussi l'entretien. La question avait même été soulevée peu de temps après la création de la fac par la cour des comptes des Hauts-de-Seine. La subvention constituant la majeur partie du budget du pôle (avant même les droits de scolarité ou les frais de location des locaux par d'autres écoles), le lien financier n'est pas négligeable.
2. « Le pôle Léonard de Vinci est autonome. »
Sur le papier, le pôle est une association loi 1901 présidée par Charles Pasqua. Dans les faits,Patrick Devedjian, en raison des financements consentis par le Conseil général, est « membre d'honneur » du conseil d'administration et possède donc un poids moral qui lui permet normalement de donner son avis sur la gestion de l'association, donc de la faculté.
3. « Je ne suis pas responsable des actes de gestion du pôle Léonard de Vinci. »
Ce qui est parfaitement exact, c'est bel et bien Charles Pasqua qui en a la responsabilité en dernier ressort. Voilà qui n'a pas échappé à Patrick Devedjian !
4. « Certaines personnes m'écrivent, me livrent leurs opinions et ils ont bien le droit à cela. »
Selon nos informations, Patrick Devedjian a bien demandé à ces derniers de « l'aider » à vérifier la bonne marche de l'université Pasqua en lui faisant part de leur avis sur la gestion du pôle Léonard de Vinci par son président. Au milieu de l'abondant courrier de Patrick Devedjian, ces lettres étaient donc très attendues. D'autant que, si l'on en croit certains responsables de l'établissement, le président du Conseil général pourrait être très intéressé de mieux connaître la gestion du Pôle, qui semble très atypique, avec d'importants frais administratifs.
5. Quant à la suspension de MM. Bigot et Teulon, Patrick Devedjian « le déplore. »
Mais ne peut-il donc rien tenter pour les aider, lui qui dirige le Conseil général qui finance l'établissement ?
lu sur:http://www.marianne2.fr/Fac-Pasqua-Devedjian-deplore-le-licenciement-sans-reagir_a84657.html?PHPSESSID=ad95ba275096b177993b8aa017d92a34
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