09/03/2008

Laurence Parisot accusée d'avoir été au courant pour l'UIMM

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PARIS (Reuters) - Le ton monte entre Laurence Parisot et deux anciens responsables de l'Union des industries et métiers de la métallurgie qui accusent la présidente du Medef d'avoir été au courant de l'affaire des retraits d'espèces de l'UIMM bien avant qu'elle n'éclate à l'automne dernier.










PARIS (Reuters) - Le ton monte entre Laurence Parisot et deux anciens responsables de l'Union des industries et métiers de la métallurgie qui accusent la présidente du Medef d'avoir été au courant de l'affaire des retraits d'espèces de l'UIMM bien avant qu'elle n'éclate à l'automne dernier.


Laurence Parisot, qui maintient n'avoir été informée qu'à la veille de la révélation de la "caisse noire" dans la presse, a décidé de porter plainte pour diffamation contre Denis Gautier-Sauvagnac, contraint de quitter la présidence de l'UIMM en début d'année, et son prédécesseur Daniel Dewavrin.

Ce dernier, président de l'UIMM entre 1999 et 2006, a laissé entendre que Laurence Parisot mentait pour asseoir son autorité sur le Medef.

"Denis Gautier-Sauvagnac m'avait dit longtemps avant les vacances (d'été) qu'il avait eu un entretien avec Mme Parisot et que ce sujet avait été évoqué, et qu'il était évident pour lui que Mme Parisot le savait", a-t-il déclaré sur France-Inter.

"A mon avis, elle ne dit pas la vérité, elle ne dit pas qu'elle savait depuis longtemps que ces choses-là existaient et qu'elle en a tiré profit pour mener sa politique. Cela lui sert aussi de prétexte pour attaquer l'UIMM avec une très grande violence", a-t-il ajouté.

Selon les radios, Denis Gautier-Sauvagnac, le principal mis en cause dans l'affaire de l'UIMM, a confirmé ces accusations par l'intermédiaire de son avocat.

Laurence Parisot, qui assistait en milieu de déjeuner à une réception de "femmes d'exception" à l'Elysée, a annoncé avoir chargé son avocat de porter plainte pour diffamation envers les deux anciens présidents de l'UIMM.

"(Ces propos) sont gravement diffamatoires à mon encontre en ce qu'ils signifient que j'aurais menti", affirme "la patronne des patrons" dans un communiqué publié dans l'après-midi. "Je rappelle que j'ai toujours dit n'avoir été informée des dits faits que le 25 septembre 2007 par un journaliste, à la veille de la publication par le Figaro des dits faits qui les a révélés au public", ajoute-t-elle.

"VIEILLE GARDE"

L'UIMM est la plus puissante composante du Medef et avait présenté un candidat contre la présidente de l'Ifop lors de son élection à la tête de l'organisation patronale en 2005.

Mis en examen pour "abus de confiance, recel d'abus de confiance et travail dissimulé", Denis Gautier-Sauvagnac a affirmé que les quelque 19 millions d'euros en liquide retirés des caisses de l'UIMM entre 2000 et 2007 avaient servi à "fluidifier" les relations sociales, mais en se refusant à citer leurs destinataires.

Dans l'interview au Monde, Parisot assure ignorer toujours les destinataires des fonds et dénonce des "pratiques d'une perversion absolue, inimaginables à notre époque".

Elle assure bénéficier d'un large soutien dans sa campagne de moralisation, y compris au sein de l'UIMM, mais reconnaît subir "des pressions qui doivent venir d'une vieille garde".

La présidente du Medef a demandé à l'UIMM qu'elle remette ses mandats au sein des organismes paritaires à la disposition du Medef et souhaité une remise à plat du mode de désignation pour en assurer la transparence.

L'UIMM a accepté de revoir à la baisse l'indemnité de départ de 1,5 million d'euros qu'avait obtenue Gautier-Sauvagnac mais entend conserver ses mandats dans les organismes paritaires.

"Que l'on dise que l'indemnité de DGS est trop élevée, je suis d'accord. Mais que l'on en déduise que l'UIMM est illégitime, ça non. La compétence de notre organisation n'est pas en cause", assure le nouveau président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours, dans un entretien publié samedi par Le Parisien.

Frédéric Saint-Geours assure avoir "soldé un siècle de pratiques opaques en moins de trois mois" et dit vouloir éviter toute guerre intestine. "Une fracture dans le patronat français aurait des effets dramatiques pour nos entreprises", fait-il valoir.

Le comité des mandats du Medef, dans lequel siège Frédéric Saint-Geours, doit se réunir dans les dix jours.


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