169 habitants volontaires de Meaux sont chargés de signaler au maire les problèmes de leur quartier. Jean-François Copé (UMP) compte sur eux pour améliorer l’efficacité de ses services. Certains redoutent les dérapages. Premier bilan.
STATIONNEMENT intempestif au pied des immeubles, chaussée en mauvais état, vitesse excessive dans une rue, une aire de jeu qui fait défaut… Voilà la teneur des 400 signalements remontés au cabinet du maire de Meaux en cinq semaines. Et cela grâce aux tout nouveaux référents de proximité -le terme a été préféré à celui de « sentinelle »- mis en place le mois dernier par Jean-François Copé, le député-maire UMP de cette ville de 50 000 habitants.
Ces 169 habitants, tous volontaires, servent de courroie de transmission entre les quartiers et l’hôtel de ville. Le maire les invite à signaler tous les problèmes rencontrés dans la ville, du trou dans un trottoir à la famille en détresse. Ce que peut déjà faire n’importe quel citoyen à titre personnel.
« Une présence publique intelligente, moderne, réactive »
« On a systématisé une présence publique intelligente, moderne, réactive, se félicite Jean-François Copé. J’ai voulu responsabiliser les habitants, dans tous les quartiers, pour couvrir la totalité de la ville. »
Risque de dérapages ou de dénonciations abusives ? « J’évaluerai les résultats au bout de six mois, poursuit l’élu, mais chaque référent se doit d’être pleinement citoyen. »
Les volontaires dépendent de leur comité de quartier et donc d’un élu. Et contrairement au citoyen ordinaire, ils ont le privilège d’avoir un accès direct au cabinet du maire, par téléphone ou par Internet grâce à un code d’accès.
Les deux tiers des référents ont déjà fait des alertes. Sur les 400 reçues en mairie depuis le début de l’expérience, 300 ont eu des réponses positives… ou négatives. Laurent Lobjeois, habitant du quartier populaire de Beauval, a demandé davantage d’aires de jeu pour les enfants et signalé un manque de places de stationnement.
« Je n’ai pas eu de réponse à ce jour, il doit y avoir des cas plus urgents à traiter. » Cet employé municipal de Lagny est fier d’avoir pu obtenir des bacs à fleurs au pied de son immeuble, pour empêcher les voitures de se garer sous ses fenêtres. Horia, femme de ménage de 50 ans, n’a pas bien compris le système.
« Je pensais que c’était aux habitants de me contacter, qu’ils avaient reçu un courrier nous présentant. Je n’ai donc fait aucune alerte. »
D’autres, comme Christophe, sont déçus. « Je me suis rendu compte que c’était la cour de Copé, des personnes qui voulaient le remercier en agissant pour leur ville. Je suis allé à la première réunion du comité de mon quartier, les référents parlaient de leurs propres soucis. C’était affligeant. »
Le Parisien
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