05/02/2009

NKM veut un Grenelle de la téléphonie mobile!!!

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Fraîchement nommée au secrétariat d'Etat à la Prospective et à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet nous a accordé son premier entretien depuis son entrée en fonction. Elle y évoque les enjeux de sa nouvelle mission au sein du gouvernement : TNT, fibre optique, e-administration, etc. Et elle annonce que, pour remettre à plat l'épineux dossier des dangers des ondes électro-magnétiques, elle souhaite organiser un Grenelle de la téléphonie mobile.



L'inquiétude autour des dangers des téléphones portables et des antennes relais grandit avec un nombre de recours et de poursuites de plus en plus nombreux de la part d'associations. Comment allez-vous gérer ce dossier ?

Nathalie Kosciusko-Morizet. Je réfléchis à l'organisation d'un mini-Grenelle de la téléphonie mobile. Les nouveaux usages du téléphone mobile vont de toute façon nécessiter l'installation de nouveaux réseaux. Je veux mettre clairement sur la table tous les enjeux. Pour rapprocher les opérateurs et les élus locaux qui se trouvent face aux inquiétudes d'habitants vis-à-vis des antennes-relais. Pour savoir comment et pourquoi d'autres pays gèrent mieux que nous le dossier des dangers des émissions électro-magnétiques. Mon analyse de l'étude Interphone, dont on connaît déjà les principaux résultats, me conduit à avoir des doutes sur un impact de l'usage de l'appareil lui-même. En revanche, il n'y a pas d'éléments nouveaux sur les antennes-relais. J'ai réussi, comme secrétaire d'Etat à l'Ecologie, à insérer dans le projet de loi Grenelle 2 des restrictions pour l'usage des portables par les enfants, comme la possibilité pour le ministère de la Santé d'interdire la commercialisation des appareils conçus et fabriqués pour les enfants.

Pourquoi les seuls habitants de Coulommiers et de sa région, en Seine-et-Marne, passent-ils aujourd'hui au tout-numérique pour la télévision ?
Cet événement est le premier d'une série d'autres qui vont permettre, d'ici à 2011, de basculer de la télévision analogique à la TNT. Coulommiers, et ses neufs communes environnantes regroupant 7 000 foyers et 20 000 habitants, sert de zone pilote pour s'assurer que tout peut se passer sans accrocs. Les conditions techniques sont totalement maîtrisées, mais il reste beaucoup d'interrogations sur les conditions d'accompagnement et d'information du public. Il s'agit de convaincre tout le monde, même ceux qui sont le plus réticents face aux nouvelles technologies, de l'intérêt de passer à la TNT. Plusieurs tests sont ainsi menés à Coulommiers. Des bandeaux déroulants ont été diffusés sur les écrans de télévision pour prévenir et inviter les téléspectateurs à composer un numéro de téléphone pour s'informer au mieux du changement à venir. Et 70 bénévoles ont également fait du porte-à-porte pour aller à la rencontre des habitants.

Pourquoi ne pas laisser le choix aux Français de continuer à recevoir la télévision «classique» ?
On a en effet un déficit de communication sur cette question, qui revient souvent dans la bouche des habitants. Passer au numérique, c'est avantageux. Cela permet de réorganiser en profondeur notre bande de fréquences, en libérant de l'espace pour de futurs services pour le public : la radio numérique, l'internet mobile à haut débit ou la télévision mobile sur le téléphone portable, par exemple. Pour les téléspectateurs, c'est un gain immédiat. Plus de chaînes, 19 gratuites et 7 payantes contre 6 aujourd'hui, avec une meilleure qualité d'image, et bientôt en haute définition.

Cela fait des années que l'on annonce l'arrivée d'un service de télévision numérique sur téléphone portable, sans jamais le voir venir... La TMP (Ndlr : télévision mobile personnelle) existe déjà dans plusieurs pays. Je me rend prochainement au Japon et en Corée du Sud pour comprendre pourquoi et comment, là-bas, 40 à 45 % des gens l'utilisent. On leur «donne» l'appareil contre des abonnements, et ils regardent la télé sur l'écran de leur mobile dans les transports en commun, le matin en allant au bureau. Il faut simplement, pour lancer la TMP en France, réussir à trouver un modèle économique qui puisse satisfaire à la fois les utilisateurs et les diffuseurs. Je vais lancer dans les prochains jours une mission, pilotée par un médiateur, chargée d'écouter tous les acteurs pour imaginer, d'ici à fin mars, comment amorcer le mouvement.

La fibre optique a-t-elle un vrai avenir en France ?
La priorité est d'abord d'offrir le haut débit, en fixe ou en mobile, pour tout le monde notamment via l'ADSL. Le développement du très haut débit, grâce à la fibre optique, interviendra ensuite naturellement grâce à une demande de plus en plus exigeante d'acheminement de données. Je crois à la pression des utilisateurs et à celle des entreprises. J'ai signé hier deux décrets pour que tout le monde puisse connaître, à partir du 1er juillet sur une zone précise, la couverture en haut débit. Cela permettra à quelqu'un qui déménage de savoir s'il pourra se connecter en ADSL, dans tel ou tel quartier d'une commune. Une zone d'activités qui ne propose pas aujourd'hui l'accès au haut débit attire beaucoup moins les entreprises qui souhaitent s'installer. Ce sera la même chose avec la fibre optique.

Comptez-vous améliorer les services d'administration en ligne pour les internautes ?
Il faut mieux communiquer sur ce qui ce fait. Il est par exemple incroyable que personne ne soit au courant du lancement, il y a un mois, du site «mon service public» (Ndlr : http://mon.service-public.fr) ! Un espace personnel très pratique sur lequel on peut enregistrer, comme dans un coffre-fort virtuel, tous ses papiers administratifs. C'est un formidable accès simplifié à toutes les démarches vis-à-vis de l'administration, réunies dans un seul espace confidentiel.


le parisien


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