Le Panchen-lama serait mort: reste celui choisi par les autorités chinoises
By Aglio E CipollaSelon Yoichi Shimatsu, ancien directeur du journal Japanese Times Weeks, le 11ème PANCHEN LAMA Gendhun Choekyi Nyima, jamais reconnu par les autorités chinoises qui le firent enlever à l’age de 6 ans et devenir ainsi “le plus jeune prisonnier politique du monde”, serait mort il y a déjà plusieurs années. Reste celui mis en place par la République Populaire de Chine, Gyancain Norbu qui lui condamne les révoltes au Tibet.
e Panchen-lama est le deuxième plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain, juste après le Dalaï-lama. Son nom est un composé de “grand érudit” (panchen) et “maître spirituel” (lama). Il est considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha (« de lumière infinie »)
Le 11ème Panchen-lama Gendhun Choekyi Nyima est né le 25 avril 1989 à Nagchu. Il est le fils de Kunchok Phuntsok et Dechen Choedon, nomades tibétains.
Il a été enlevé avec ses parents le 17 mai 1995, soit 3 jours après sa désignation par Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-lama. On ne l’a jamais revu depuis. Les autorités chinoises ont confirmé au fil des années être l’auteur de l’enlèvement, officiellement pour “protéger” l’enfant.
“Le Panchen-lama choisi par les émissaires du Dalaï-lama est mort. Celui indiqué par la Chine est (donc) aujourd’hui l’unique Panchen-lama“. C’est ce qu’a déclaré Yoichi Shimatsu, ancien directeur du Japan Times Wekly, lors d’une table ronde organisée par l’école de journalisme et communication de l’université Quinghua de Pékin. On y aborda la question tibétaine.
La nouvelle n’est pas officiellement confirmée mais le cadre est significatif: c’est ici que le président Hu Jintao se diplôma en ingénierie en 1964. Autant dire un “lieu saint”. La conférence a eu lieu en présence de savants chinois, occidentaux, et deux correspondants de journaux étrangers dont le Corriere della Sera qui reporte ces propos à travers son envoyé Marco Del Corona. Ce dernier souligne que “le débat autour de ce thème crucial fut long et empreint d’une liberté d’expression jusque-là impensable“. Ou fut simplement une exception à la règle pour annoncer la mort officielle d’un ennemi et partie d’une nouvelle phase offensive dans la stratégie anti-tibétaine.
“Il est mort depuis longtemps. De maladie, cancer ou leucémie” dit Shimatsu. “La nouvelle a été tenue secrète par les tibétains et les chinois pour le même motif: ne pas perdre la face. la Chine pour ne pas révéler qu’était mort dans ses bras un enfant dont elle avait la garde, et le Dalaï-lama et les siens pour ne pas perdre leur “élu” et ne pas devoir admettre que le leader boudhiste avait failli dans son choix en indiquant un enfant malade (…) Ma source (d’information) est sûre, de nature diplomatique et en provenance d’un pays occidental non-européen et de gauche qui envoya des médecins pour tenter de sauver l’enfant. C’est la vérité“. Selon le journaliste Marco Del Corona, le pays en question pourrait être Cuba ou le Vénézuela.
Les propos de Shimatzu restent saisissants. Vient évidemment le doute qu’il ait été été “autorisé” à en parler, et le contenu de ses propos approuvé ou suggéré. Parler de la Chine qui se préoccupe de la santé du “Panchen-lama détesté” semble une énormité. Aussi l’usage des termes “Dalaï-lama et les siens” fait tiquer. Le “et” est très chinois: “le Dalaï-lama et sa clique” dit-on là-bas généralement, sous-entendu “de criminels délinquants”.
Chandrel Rinpoché, qui “trouva” le 11ème Panchen-lama non reconnu par Pékin, avait été chargé de cette mission. Croyant l’abbé acquis à sa cause, le parti communiste chinois le nomma “chef de la commission officielle chinoise responsable de la recherche de la réincarnation du dernier Panchen Lama”. Il a été arrêté le 18 mai 1995, soit un jour après le Panchen-lama, inculpé de collaboration avec le Dalaï-lama, condamné à 6 ans, mis au secret, encore aujourd’hui à 67 ans en résidence surveillé.
Panchen-lama: une espérance de vie toujours plus réduite. Hu Jintao, actuel président qui fut “responsable de la répression politique sévère au Tibet” en 1989 est lui-même soupçonné d’avoir fait empoisonné Choekyi Gyaltsen, 10ème Panchen-lama, mort d’une crise cardiaque à 50 ans après une vie de persécution de la part des autorités chinoises. Il venait alors de déclarer que “le progrès apporté au Tibet par la Chine ne saurait compenser la somme de destructions et de souffrance infligée au peuple tibétain“. Dénonçant la répression chinoise au Tibet dans sa “Pétition aux 70 000 caractères” (1962), Choekyi Gyaltsen avait déclenché sa disgrâce et son arrestation. Emprisonné jusqu’en 1977, puis en résidence surveillée, il ne fut “réhabilité” complètement qu’en 1987 par le gouvernement chinois qui voulu l’utiliser comme médiateur après les premières émeutes de Lhassa. Mais par la suite, de plus en plus critique envers Pékin, et alors qu’il venait d’insister sur sa loyauté envers le Dalaï-lama (que les autorités chinoises lui demandèrent de renier pendant près de 30 ans) il fut terrassé dans un temple par une crise cardiaque.
L’important aujourd’hui semble être de faire savoir que “le Panchen-lama contesté par Pékin est mort”: il n’existe plus et n’en reste qu’un. Il s’appelle Gyancain Norb et est né le 12 février 1990. Ce 11ème Panchen-lama là a été choisi et reconnu officiellement le 29 novembre 1995 par les autorités chinoises. Sur quel critère? À priori la parenté avec “un membre du Parti communiste chinois qui était président du Comité permanent de l’Assemblée populaire de la Région autonome du Tibet à l’époque de la désignation de l’enfant“. Ses déclarations officielles sont parfaitement alignées sur celles de Pékin: “Les faits démontrent que seulement grâce à (la République Populaire de Chine) le Tibet a pu acquérir sa prospérité actuelle et rêver d’un futur encore meilleur“. Un autre otage, de fait.
Donc, fin du contentieux et de toute polémique, côté chinois.
Si cette nouvelle était confirmée, le Dalaï-lama et ses émissaires devraient partir à la recherche d’un nouveau Panchen-lama: un nouveau défi qui serait vraisemblablement “intolérable” aux yeux des autorités chinoises. À comprendre maintenant si le but de tout cela n’est donc pas tout simplement de créer de nouveaux précédents justifiant une intensification de la répression envers les tibétains.
Gendhun Choeki Nyima aurait pu avoir 20 ans dans quelques jours.
_a&c_
Source: Corriere della Sera (et édition papier du 19 avril 2009), Wikipedia /un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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