Sarkozy annonce un tour de vis sécuritaire dans les cités et les écoles
Devant un parterre de 600 policiers, gendarmes, magistrats et inspecteurs d'académie convoqués à l'Elysée, le chef de l'Etat a justifié ce tour de vis par le développement du "phénomène des bandes" et des violences dans les établissements scolaires, illustré par plusieurs faits divers récents.
A propos du dossier de l'école Nicolas Sarkozy a repris à son compte les propositions musclées de son ministre de l'Education, Xavier Darcos, pour "sanctuariser les établissements scolaires", malgré le scepticisme de sa collègue de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.
"Les personnels de direction et d'encadrement" seront désormais autorisés à fouiller les sacs et chaque recteur disposera "d'une équipe mobile d'agents" pour intervenir dans les établissements "en cas de difficulté ponctuelle relative à la discipline", a annoncé le chef de l'Etat.
En outre, le système des policiers référents sera "systématisé" dans les écoles, des volontaires pourront surveiller leurs abords dans le cadre de la réserve civile de la police et 1.500 établissements bénéficieront d'un "diagnostic de sécurité".
Le président n'a qu'implicitement validé l'installation de portiques de sécurité défendue par M. Darcos, indiquant que "toutes les mesures nécessaires" seraient adoptées après ces diagnostics. "Il n'est pas question de tolérer la présence des armes" dans les écoles, a résumé Nicolas Sarkozy.
Sur l'autre front, il a une nouvelle fois proclamé sa volonté de "reconquête des quartiers sensibles" en déclarant la "mobilisation complète des forces de l'ordre", d'abord dans les 25 cités les plus difficiles.
"Aucune rue, aucune cave, aucune cage d'escalier ne doit être abandonnée aux voyous (...) nous ne laisserons pas les petits voyous cupides persécuter les travailleurs honnêtes et courageux", a-t-il lancé, ordonnant la multiplication immédiate des "opérations coup de poing".
Pour mettre un terme aux trafics de drogue et d'armes dans ces cités, le chef de l'Etat a répété sa volonté de "frapper les trafiquants au portefeuille" en chargeant des agents du fisc de "détecter les signes extérieurs de richesse indue".
En plus des mesures prévues dans le projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) ou le texte du député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, il a confirmé le renforcement de la vidéosurveillance et annoncé la présentation en septembre d'un "plan gouvernemental de prévention de la délinquance et d'aide aux victimes".
"Je suis absolument déterminé à tout mettre en oeuvre pour que les résultats des trois derniers mois soient accidentels et ne traduisent pas une amorce de renversement de tendance", a insisté Nicolas Sarkozy, reconnaissant pour la première fois une dégradation des chiffres de la délinquance.
Au passage, il a écarté tout lien entre ce phénomène et la crise économique. "La délinquance ne procède que très rarement de la souffrance sociale, mais simplement de l'attrait de l'argent facile", a-t-il asséné, "ne vous laissez pas intimider par la dictature des bons sentiments".
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