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Une garde à vue de 43 heures pour rien
Créé le 19.03.10 à 07h57
Mis à jour le 19.03.10 à 07h57
POLICE - Deux frères auraient subi des violences physiques et psychologiques avant d'être relâchés sans convocation…
Une nouvelle affaire qui pourrait s’ajouter au lourd dossier des garde à vue abusives. Deux frères de 18 et 19 ans ont porté plainte pour violences physiques et psychologiques contre des policiers du commissariat de Gagny. Ils auraient passé 43 heures en garde à vue, le week-end dernier, pour un motif peu clair, avant d’en ressortir sans convocation mais couverts d’ecchymoses, comme le raconte vendredi France Info.
Un attroupement dispersé par des gaz lacrymogènes
Samedi dernier, en partant à une soirée en boîte, un jeune homme se fait arrêter et est conduit au commissariat de Gagny pour un contrôle d’alcoolémie. Ses amis, une quinzaine de personnes, inquiets du sort du jeune homme, se retrouvent devant l’hôtel de police. Et la situation dégénère.
Selon la plainte déposée, un policier demande à Raphaël, 19 ans, de dégager. Il frappe le jeune homme au ventre et l’entraîne à l’intérieur du commissariat. Son frère tente alors de s’interposer, mais il est plaqué au sol et finit lui aussi en cellule. Dehors, les agents utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser le reste du groupe, alors que les deux jeunes gens entament 43 heures de garde à vue.
Giflé à trois reprises
Nicolas Bénazet, l’un des gardés à vue, raconte: «J’ai été giflé à trois reprises. Et durant ma garde à vue, un policier est entré dans ma cellule, il était suivi de cinq collègues. Il m’a dit : je n’ai plus d’arme, plus de matraque, plus de plaque. Et que si je voulais le frapper, il ne fallait pas que je le loupe, parce que moi, il ne me louperait pas. J’ai eu peur, j’ai vraiment cru qu’il allait me frapper».
Le jeune homme ne répond pas à l’intimidation. 43 heures plus tard, lui et son frère ressortent du commissariat, sans aucune convocation judiciaire, aucune poursuite. Ils font constater par un médecin les traces et les ecchymoses qu’ils portent à l’issue de la garde à vue et viennent de déposer une plainte pour violences commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique.
M.N.
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