De plusieurs centaines de millions d'euros à plusieurs milliards… Voilà les estimations de ce que les entreprises impliquées dans la recherche de gaz et d'huiles de schiste en France pourraient demander à l'Etat s'il revenait sur les autorisations accordées au printemps 2010. Une facture salée pour un résultat nul si le texte, réunissant les propositions de
Jean-Marc Ayrault (
PS),
Jean-Louis Borloo et
Christian Jacob (
UMP) pour interdire l'exploration et l'exploitation de ces
shale gas, est voté à l'Assemblée nationale.
Les industriels, qui ont commencé à investir pour préparer la prospection, préfèrent taire leurs intentions. Mais
Toreador, implanté sur le bassin parisien avec le groupe américain
Hess (
LLA nº1470), s'est rapproché du cabinet d'avocats
Weil, Gotshal & Manges. Il a déjà embauché une quarantaine de personnes sur ses projets de prospection. Si ses opérations de forages français étaient abandonnées, nul doute que l'entreprise, cotée au
Nasdaq, aurait des comptes à rendre à ses actionnaires américains. Face à l'emballement, les entreprises tentent aussi la pédagogie.
Schuepbach, partenaire de
GDF-Suez pour des recherches sur la zone Valence-Montpellier (
LLA nº1482), compte sur son avocat,
Marc Fornacciari du cabinet
Salans, pour l'appuyer dans ses discussions avec les missions technique et parlementaire engagées avant la surenchère des politiques. Les associations professionnelles, comme l'
Amicale des foreurs et des métiers du pétrole, multiplient les actions de lobbying auprès des députés et ministres concernés, d'
EricBesson à
Christine Lagarde en passant par
Nathalie Kosciusko-Morizet, afin que
"le dossier des gaz et pétroles de schiste soit instruit à décharge autant qu’à charge". Pas sûr, au vu de l'étonnante union sacrée qui a saisi la majorité et l'opposition, qu'elles soient entendues.
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