02/03/2012

Sarkozy "La Basquaise" à reproduire partout !

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REPORTAGE

Il ne vous manquait qu'un slogan amis Basques : 

TORAPAMAVOA NICOLAS !!!!

Lors d’une visite mouvementée au Pays basque, hier, le chef de l’Etat a dérapé, accusant Hollande de préparer une «épuration».

Il est 16 h 40. Et le petit café du Palais, dans le cœur du Bayonne historique, a des allures de bunker assiégé. Dehors, des CRS tentent de repousser quelques centaines de manifestants à coups de matraque. Dedans, Nicolas Sarkozy tient une conférence improvisée dans une ambiance surchauffée. On entend les sifflets de la rue. Des œufs viennent s’écraser sur la vitrine du café. Et le président-candidat tape. Contre les «voyous», les «militants socialistes qui s’associent à des indépendantistes dans des manifestations de violence pour terroriser les braves gens qui n’avaient qu’une envie : venir me rencontrer». Et puis c’est la charge contre le candidat socialiste. Violente. «Monsieur Hollande a annoncé l’épuration, s’il était élu, de tous les magistrats, de tous les fonctionnaires et de tous les ambassadeurs qui ne pensent pas comme eux, forcément, ça échauffe les esprits des gens à la base.»«Si c’est cela la conception de la démocratie, alors le débat doit vraiment s’engager car on n’en a pas la même.» Sarkozy fait référence à une déclaration de Hollande, le 19 février, l’accusant d’avoir mis en place «un Etat UMP» et avertissant que les hauts fonctionnaires qui «sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d’autres».

Bronca

En fait, le déplacement de quelques heures dans le Pays basque, qui devait être une simple déambulation à la rencontre des Français, fut un pénible chemin de croix d’une demi-heure dans les ruelles de Bayonne, sous les huées et les sifflets. Jusqu’au premier dérapage de la campagne.
Sarkozy aurait peut-être dû se méfier du tempérament basque. En début d’après-midi, il visite l’exploitation agricole de Philippe et Christine Saint-Esteven. Ils gagnent un Smic à deux. Et disent avoir «de plus en plus de mal à survivre». Elle est bien décidée à le faire comprendre au président-candidat. «Des heures il y en a, on n’est pas à 35 heures», lâche-t-elle. Sarkozy : «Moi, non plus.» L’agricultrice : «Oui, mais on n’a pas le même salaire.» Sarkozy : «Mais, moi je ne suis pas propriétaire de 45 hectares.» Elle encore : «On n’a pas la même chose en banque.» Le candidat est piqué au vif. Mais garde sa bonne humeur. Une demi-heure plus tard, elle aura totalement disparu.
Il est 15 h 40 quand la voiture du Président s’arrête sur le long de la Nive, dans le centre de Bayonne. Plusieurs centaines de badauds attendent gentiment. Mais, une fois Nicolas Sarkozy sorti de sa voiture, une bronca de sifflets se lève. Sidération générale. Le comité d’accueil est constitué presque exclusivement d’opposants : des supporteurs de la cause basque, des indépendantistes, des militants socialistes, quelques badauds… Beaucoup de jeunes, des étudiants mais aussi des lycéens. On agite quelques programmes du PS. On jette en l’air des tracts pour une collectivité territoriale basque… Et puis on siffle. On crie.

Panique

Le cortège se met en branle. Et, à l’intérieur des ruelles étroites du centre-ville, les huées résonnent encore plus fort. Les quelques «Nicolas, président» sont immédiatement recouverts. «Retourne chez Bolloré», crie un homme d’une vingtaine d’années. «Casse-toi pauvre con !»«Dehors !»«Ne lui marchez pas dessus !». Dans le cortège, les rares militants UMP sont noyés. Et outrés. «Allez voir en Espagne, bande d’inconscients», crie un homme à moustache, venu applaudir son candidat. «Son bilan est nul. Aujourd’hui c’est le jugement du peuple», lui répond un jeune manifestant. Deux lycéens, sac à dos sur l’épaule, sont ravis de vivre ce moment de défoulement. Le premier a été alerté par Facebook, le second par un copain. Ils ne sont pas franchement politisés, mais contents d’en être. Nicolas Sarkozy s’arrête à une première boutique. Deux minutes plus tard, il sort sous les sifflets. Deuxième boutique. Les visages de la délégation se tendent. Sentiment de panique. Tentative de marche arrière. Le cortège hésite, puis repart sur un rythme soutenu. Les quolibets redoublent.
Il est 16 heures quand Nicolas Sarkozy s’engouffre dans le petit café du Palais pour y rencontrer quelques Français triés sur le volet. Dehors, ils sont un petit millier de manifestants. Une longue banderole a été suspendue sur une façade : «Sarkozy, c’est travailler sept jours sur sept jusqu’à 77 ans. Y a bon la croissance.» Une pancarte «ouf c’est la fin». Une autre tenue par une fillette hissée sur les épaules de son papa. «Va-t’en, c’est pas ton job.» La petite foule crie «Dégage Nicolas, dégage Nicolas». Militante UMP, Evelyne, la cinquantaine, est là avec sa fille. Elle tente un «Nicolas président», très vite enseveli. «On n’est pas comme le PS qui ne sait que hurler et agresser.» Petite accalmie. Gérard, «profondément anti-Sarkozy», n’apprécie pas l’ambiance. «Il faut être élégant, fair-play. Moi, je respecte la fonction. C’est cela la vraie démocratie.» Les Basques ? «Ils ont un côté un peu excités.»
«Indigne». Il est 16 h 15. Les CRS arrivent sous les sifflets. Il faut sortir le candidat de ce traquenard. Ils repoussent une première fois les manifestants. Les huées redoublent. C’est viril, mais sans violence. Nouvel escadron, cette fois casqué et armé de boucliers. Les sifflets poursuivent. Les premiers coups de matraque pleuvent et s’arrêtent vite. «La société civile, c’est nous», crie un manifestant. Le petit clan des militants UMP est massé contre les vitres du café. «J’ai honte pour mon pays. Ils ne respectent rien. C’est indigne», lâche Myriam. Une nouvelle charge de CRS. Véronique, la quarantaine, seize ans de militantisme à droite hurle : «Tapez-leur sur la tête, ils ne savent même pas pourquoi ils sont là !» Une jeune grand-mère s’approche. Elle est scandalisée, mais pas pour les mêmes raisons. «En début d’après-midi, j’étais décidée à aller à sa rencontre, mais j’ai été refoulée.» Elle nous remet une lettre pour le Président : elle s’inquiète du prix de l’immobilier, du gaspillage des collectivités locales…
Une centaine de CRS sont maintenant déployés. Les coups de matraque reprennent. Un corridor se forme pour exfiltrer Nicolas Sarkozy. Il est 16 h 40. On fait rentrer les journalistes dans le café pour la conférence de presse improvisée. «Ici nous sommes en France, sur le territoire de la République française. Et si cela ne plaît pas à une minorité de voyous, ils devront s’y faire.»«Je n’accepterai pas qu’une infime minorité saccage une ville.» Des œufs s’écrasent contre la vitre du café. «Je me serais inquiété si j’avais été bien accueilli par des gens proches d’ETA, que j’ai combattu toute ma vie.» Il est l’heure d’exfiltrer le Président jusqu’à sa voiture. Il est 17 h 05. Dix minutes plus tard, le calme est revenu. Pas une vitrine n’a été endommagée. Un manifestant, hilare, crie : «On a gagné !»

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