11/08/2007

Brice Hortefeux régularise les parents du jeune Ivan

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Le ministre de l'Immigration a accordé une autorisation de séjour de six mois aux parents du jeune garçon grièvement blessé jeudi, lors d'une chute en tentant de fuir la police. RESF appelle à l'arrêt des expulsions.


Rassemblement de parents d'élèves et de parents devant une école du XIXe arrondissement de Paris, en mars dernier (Sipa)
Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale a décidé, samedi 11 août, d'accorder une autorisation de séjour de six mois aux parents de l'enfant de 12 ans grièvement blessé jeudi, lors d'une chute à Amiens (Somme) en tentant de fuir la police.

Ce document sera délivré "à titre humanitaire pour permettre aux parents d'Ivan de séjourner légalement en France à ses côtés alors qu'il reste hospitalisé", a-t-il précisé.

Il souligne dans un communiqué que la Commission de recours des réfugiés a jugé en septembre 2006 que André Dembsky et Natalia Aboueva, arrivés en France en 2004, n'étaient pas des réfugiés politiques. En outre, une nouvelle demande a été rejetée en mars 2007.

Appel de RESF

Le Réseau éducation sans frontières (RESF) a, par ailleurs, de nouveau appelé samedi à l'arrêt des expulsions des sans-papiers.

"C'est un enfant, il a douze ans, il est entre la vie et la mort à Amiens. Il aurait pu être Chinois, être plus âgé, et le drame aurait pu avoir lieu à Dôle, Lyon, Lille ou n'importe où en France. Ce n'est pas un accident. C'est l'effet direct et inéluctable de la politique imposée aux préfectures et aux policiers par le gouvernement", peut-on lire sur son site internet.
Dans ce texte, l'association estime que les services de police sont soumis à des quotas (125.000 interpellations exigées en 2007 et 25.000 expulsions) et que la brutalité policière monte d'un cran durant l'été en raison des vacances scolaires.

Pour une régularisation "à titre humanitaire"

Le Réseau Education sans frontière de la Somme a demandé, vendredi 10 août, a être reçu "en urgence" par le président Nicolas Sarkozy pour obtenir la régularisation "à titre humanitaire" d'Ivan, l'enfant russe sans-papiers accidenté à Amiens, et des ses parents.

Dans une lettre ouverte au chef de l'Etat, le RESF de la Somme écrit que "le préfet de la Somme s'étant déconsidéré dans l'affaire (de la famille d'Ivan), le président de la République est désormais le seul interlocuteur possible" dans ce dossier.Didier Cottrelle, membre de l'organisation à Amiens, "depuis le changement du préfet (de la Somme) début juillet, la préfecture est tombée dans un silence complet", et n'a pas répondu à une demande d'audience faite le 12 juillet par RESF concernant précisément la situation de la famille d'Ivan.

Le PS demande des explications

"Le ministère compte aujourd'hui sur la fermeture des écoles pour rattraper son retard en 'faisant du chiffre.' Alors, c'est la chasse, fébrile. Il faut mettre fin aux expulsions et aux pratiques des forces de police et donner à ceux qui vivent à nos côtés le droit au séjour", ajoute-t-elle.
D'autres mouvements de défense des étrangers ont également appelé à une révision de la politique d'immigration après le drame d'Amiens. Le Parti socialiste a demandé des explications au gouvernement.
Une marche silencieuse a rassemblé vendredi plusieurs dizaines de personnes dans les rues d'Amiens entre l'immeuble où habite la famille et l'hôpital où l'enfant a été admis.

Le président Nicolas Sarkozy a souhaité que toute la lumière soit faite sur la chute de cet enfant russe sans papiers, qui est tombé du 4e étage d'un immeuble. Plusieurs enquêtes, interne ou judiciaire, ont été ordonnées.

Hortefeux dément toute accélération des expulsions

Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, a démenti toute accélération des mesures visant les sans-papiers durant l'été.

"Il n'y a pas de particularisme pour le mois d'août. Il y a une politique qui n'est pas en fonction des mois, des climats, du gré des uns et des autres", a-t-il déclaré.
Libération publie cependant samedi une circulaire diffusée par la préfecture de la région Ile-de-France et demandant à la police de "traiter prioritairement" les dossiers des étrangers en situation irrégulière.
Ce document recommande aux forces de l'ordre de solliciter régulièrement les parquets afin d'obtenir "la coercition" en cas de "non-défèrement" des personnes convoquées, une méthode dénoncée par le Syndicat de la magistrature. (avec Reuters)

NOUVELOBS.COM

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