LEMONDE.FR avec AFP | 25.06.07 | 17h42 • Mis à jour le 25.06.07 | 17h56
Au lendemain de l'annonce-surprise par Bercy de la cession de 5 à 7 % du capital de France Télécom par l'Etat, les syndicats de l'entreprise ont vivement réagi, lundi 25 juin, faisant part de leur inquiétude et de leur mécontentement. En cause : la volonté de l'Etat, selon eux, de financer les mesures fiscales du gouvernement par cette vente et la crainte de voir une montée en puissance des fonds de pension dans l'actionnariat du groupe.
"Christine Lagarde continue la vente des bijoux de famille" titre un communiqué diffusé par la fédération SUD, deuxième organisation représentative, qui critique une "politique à courte vue" de l'Etat. "L'argument du désendettement de l'Etat va durer d'autant plus que les cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises sont un élément central de la politique gouvernementale", ajoute le communiqué.
Même son de cloche du côté de la CGT, qui dénonce une mesure qui va "contribuer (...) au financement des cadeaux qui vont être faits au patronat". Le syndicat, première organisation représentative, estime par ailleurs que le désengagement de l'Etat du capital de France Télécom "ne va pas du tout dans le sens de la garantie à tous d'une égalité de traitement vis-à-vis de l'accès au très haut débit". La centrale dit aussi craindre une décision qui "va accroître les exigences des marchés financiers et la pression sur le personnel".
RISQUE D'UNE "OPA NON MAÎTRISÉE"
Pour la CFDT, Daniel Guillot, délégué syndical central, a fait part de son "inquiétude au fond" : "Si on perd 5 à 7 % aujourd'hui on se demande jusqu'où cela va aller", a-t-il dit, plaidant contre une "montée des fonds de pension au capital" comme chez Deutsche Telekom, où "la dilution progressive de la part de l'Etat s'est accompagnée d'une montée de Blackstone qui a aujourd'hui des exigences énormes".
La CGC évoque elle aussi un risque :"Qui achètera ? Des actionnaires minoritaires comme le fonds Carlyle vont-ils monter en puissance ? On ne le sait pas. L'entreprise flirte-t-elle dorénavant avec le risque d'une OPA non maîtrisée ? Peut-être", indique un communiqué. Le fonds américain Carlyle possède 5 % du capital de France Télécom, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière l'Etat, souligne la CGC.
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