LE MONDE | 19.06.07 | 15h56 • Mis à jour le 19.06.07 | 15h56
Serge Dassault, maire et sénateur (UMP) de Corbeil-Essonnes (Essonne), l'affirme : il ne fermera pas le conservatoire de musique de sa commune. Pourtant l'inquiétude reste forte chez les professeurs comme chez les élèves et leurs parents : dix des trente-sept professeurs du conservatoire Claude-Debussy ont été licenciés début juin.
Mercredi 6 juin, une centaine de professeurs, élèves ou sympathisants ont manifesté leur mécontentement au conseil municipal. Ils ont été ensuite près de trois cents à défiler, samedi 9, à Corbeil-Essonnes. Le maire veut faire des économies. Depuis un an, le budget de la commune est mis sous surveillance par la chambre régionale des comptes. Des difficultés financières qui ont conduit M. Dassault à alléger le budget du conservatoire, qui s'élève pour l'instant à 1,5 million d'euros.
Bruno Piriou, président du conseil général de l'Essonne, élu de l'opposition (PCF), dénonce la vision "très libérale que M. Dassault se fait du service public". Pour M. Piriou "le maire retarde les inscriptions pour être sûr qu'il y ait peu d'élèves l'an prochain". Selon l'élu communiste, il n'y aurait eu aucun débat au sujet du conservatoire en conseil municipal.
Au conservatoire Claude-Debussy, on redoute d'autres licenciements. Les dix professeurs renvoyés sont tous des non-titulaires. Ils ne représentent donc pas la plus grande masse salariale. Des enseignants s'inquiètent aussi des conséquences pédagogiques de ces départs. Le conservatoire, qui accueille plus de six cent cinquante élèves, mise depuis quelques années sur les instruments "rares" comme le basson, le hautbois, le violoncelle ou la trompette. Ce sont justement ces instruments que les dix professeurs licenciés enseignaient.
Les parents d'élèves et l'opposition ont annoncé qu'ils continueraient à manifester jusqu'à ce que les dix enseignants soient réengagés.
Eric Vernay
Article paru dans l'édition du 20.06.07.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire