Les salariés des Echos suspendent leur grève
PARIS (AFP) - Les salariés des Echos, réunis en assemblée générale mercredi, ont décidé de suspendre leur mouvement de grève entamé la veille pour protester contre une éventuelle vente à Bernard Arnault, ont indiqué la Société des journalistes et les syndicats à l'AFP.
Avec la grève qui a empêché la parution du journal ce mercredi, "on a voulu marquer un coup", a indiqué Katty Cohen, déléguée syndicale SNJ-CGT
"On suspend parce qu'on n'a pas plus de confirmation aujourd'hui qu'hier que ce soit vendu à Arnault, mais on espère avoir été entendus", a-t-elle ajouté.
Les salariés ont adopté une "motion très ferme" dans laquelle ils rappellent leur opposition à une vente des Echos par le groupe britannique Pearson au Pdg de LVMH Bernard Arnault, déjà propriétaire de la Tribune, a indiqué le président de la SDJ, Vincent de Féligonde.
Dans cette motion, les salariés affirment refuser "le rachat du groupe Les Echos par Bernard Arnault ou tout autre groupe industriel qui entrerait en conflit d'intérêt avec les réactions du groupe".
"Ils exigent que les directions des rédactions du groupe (...) soient sanctuarisées de toute pression de l'actionnaire quel qu'il soit" et "se réservent la possibilité de reprendre le mouvement à tout moment", selon le texte de cette motion trasmise à l'AFP.
Ils refusent par ailleurs la "proposition insuffisante de Pearson d'un comité des sages". Ils jugent que la réponse donnée mercredi par leur propriétaire à leurs revendications "ne satisfait pas à leurs exigences en matière d'indépendance éditoriale et de protection des salariés".
Mardi lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, le président des Echos et représentant de Pearson au conseil d'administration, David Bell, avait indiqué qu'un processus de vente des Echos était engagé, mais il avait affirmé que le groupe ne serait cédé qu'à trois conditions : que l'acheteur propose un bon prix, qu'il garantisse l'indépendance éditoriale des rédactions et qu'il maintienne l'emploi.
M. Bell avait proposé aux journalistes inquiets pour leur indépendance éditoriale la création d'un "comité des sages" formé de personnalités indépendantes qui nommeraient les dirigeants de la rédaction. Un tel comité existe déjà dans un des autres titres du groupe, The Economist.
Dans un courrier adressé aux représentants des salariés mercredi, M. Bell a confirmé que la vente des Echos n'était encore que "potentielle", rappelant les trois conditions fixées par Pearson.
Il les a incités à lui transmettre leurs propositions pour la création d'un dispositif juridique garantissant leur indépendance éditoriale. Mais ils devront passer pour cela par la rédaction en chef.
Pearson a également accepté de payer un avocat pour qu'il aide les représentants des salariés à élaborer ces propositions.
Dans leur motion, les salariés renouvellent par ailleurs leur "solidarité" avec les salariés de la Tribune, inquiets des conséquences sur leur titre d'un éventuel rachat des Echos par leur propriétaire.
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