PARIS (Reuters) - La négociation entre partenaires sociaux sur les contrats de travail, la sécurisation des parcours professionnels et l'assurance chômage sera difficile car patronat et syndicats partent sur des positions contradictoires, estime François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.
"Il s'agit d'une négociation délicate", explique-t-il dans un entretien à paraître jeudi dans La Croix.
"A priori, les positions patronales et syndicales semblent contradictoires : le patronat souhaite simplifier le code du travail en matière de licenciement. À l'inverse, nous souhaitons mieux protéger les salariés pendant les périodes de rupture entre deux emplois", ajoute-t-il.
"Il faudra trouver un compromis, la négociation est là pour ça."
La première rencontre entre les partenaires sociaux se déroulera le 4 juillet.
Interrogé sur les projets de Nicolas Sarkozy concernant le contrat de travail unique et la fusion ANPE-Unédic, François Chérèque répond : "Nous ne négocions pas sur le contrat unique ou la fusion de l'ANPE-Unédic, nous négocions sur la modernisation du marché du travail".
Alors que le président a demandé aux partenaires sociaux d'aboutir sur ces questions d'ici la fin 2007, il souligne que "si, à l'issue de cette négociation, nous n'aboutissons pas à un accord, alors le gouvernement sera libre de légiférer".
Le secrétaire général de la CDFT critique en outre plusieurs mesures et projets fiscaux du gouvernement.
Sur la détaxation des heures supplémentaires, "on ne peut pas imaginer que cette mesure va créer du pouvoir d'achat, car les heures supplémentaires ne concerneront qu'une minorité de personnes", explique-t-il, ajoutant qu'"on a menti aux salariés, il n'y aura pas de volontariat" et qu'"un certain nombre de salariés seront lésés (...) les salariés à temps partiel".
"La TVA sociale nous semble avoir beaucoup de défauts", explique-t-il, même si "la question du financement de la protection sociale, qui pèse trop sur le coût du travail, mérite d'être discutée".
François Chérèque, qui doit rencontrer jeudi Xavier Bertrand, ministre du Travail, sur la question du service minimum, précise que "pour nous, 95% des grèves dans les transports publics peuvent être réglées par la prévention des conflits".
Interrogé sur la hausse du smic, qui devrait être minimale au 1er juillet, il déclare que "la CFDT va demander que, dans le cadre de la conférence sur le pouvoir d'achat qui aura lieu à la rentrée, des contreparties aux exonérations de charges soient demandées aux entreprises en termes de politique salariale, comme Nicolas Sarkozy s'y était engagé".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire