Publié le jeudi 5 juillet 2007/Vu sur ACRIMED
Nous publions ci-dessous, sous son titre original [1], une résolution adoptée par le Congrès des 21 et 22 juin 2007 de Sud Intérieur. Ce syndicat nous l’a transmise en nous autorisant à la publier. (Acrimed)
Les médias : un obstacle à la transformation sociale que nous revendiquons
Comme bon nombre de secteurs, celui des médias est plus que jamais marchandisé. Cette marchandisation a entraîné le service public de l’audiovisuel à adopter les mêmes règles que les médias privés : être profitables avec comme seule boussole, l’audience, une idéologie à elle seule.
Les médias dominants ne sont pas de simples propagandistes de la pensée de marché ; ils sont des acteurs directs de la globalisation capitaliste avec un intérêt direct à sa perpétuation éternelle. Ils sont contrôlés par de grands groupes industriels, Lagardère, Dassault, Bouygues Pinault, Arnault, Bolloré, Vivendi, Bertelsmann, des banquiers (Rothschild) avec une implication grandissante des fonds d’investissement.
Les médias qu’ils contrôlent sont régis par les mêmes règles que celles de n’importe quelle entreprise : logique de rentabilité, cadre hiérarchique pesant, précarité de l’emploi particulièrement importante.
En tant que syndicat de salariés, Sud Intérieur soutient les combats des salariés de ces entreprises comme ceux de toutes les entreprises. Ce secteur est confronté lui aussi à de nombreuses suppressions d’emplois (au nom de la rentabilité).
En tant que syndicat, Sud Intérieur constate tous les jours les ravages causés par la marchandisation de l’information accélérée depuis la privatisation du secteur de l’audiovisuel. Ils concernent notamment la couverture de thématiques relatives à notre champ professionnel :
- une couverture de combat de tous les luttes sociales particulièrement celles issues du secteur public ;
- un bombardement massif relatif au coût de ce secteur public qui serait un « poids » pour la France avec une utilisation particulièrement mensongère de l’instrument de la dette publique ;
- le développement exponentiel des sujets sécuritaires (avec leurs variantes terroriste, immigration notamment), qui entretiennent la peur pour mieux juguler les révoltes sociales. N’oublions jamais que pour ces médias dominants, l’utilisation récurrente de ce thème n’a rien de surprenant :
« Les médias (qui mentent) appartiennent aux profiteurs de l’ordre. Attiser le « sentiment d’insécurité » ou la panique du « terrorisme « ne constitue pas seulement le miel de leur tapinage commercial : c’est d’abord leur raison sociale » (« Les médias, c’est la guerre, », PLPL n° 6, octobre 2001).
Ce dernier aspect est d’autant plus fondamental pour Sud Intérieur que nous syndiquons des policiers.
Pour Sud Intérieur, le combat pour la transformation du secteur de l’information et du divertissement en un véritable service public dégagé des tutelles économiques et politiques est indissociable de notre combat pour la transformation sociale de la société.
C’est la raison pour laquelle, Sud Intérieur souhaite que le prochain Congrès de Solidaires soit l’occasion pour notre Union syndicale d’en faire un de ses enjeux revendicatifs majeurs.
- Sud Intérieur, syndicat national, syndiquant les personnels du Ministère de l’Intérieur, membre de la Fédération Sud Collectivités Territoriales et de l’Union Syndicale Solidaires
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[1] Celui qui figure ci-dessus est une abréviation adoptée par nous (Acrimed)
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