28/09/2007

Ces 2 petits bout'choux , indésirables à la cantine, la mère est sans papiers

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Beni et Gracia, indésirables à la cantine de Digoin (DR).
Digoin (Saône-et-Loire), ses 9 324 administrés, ses bords de Loire, son Cada (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) et... sa cantine scolaire. Depuis jeudi, Gracia et Béni, 5 et 3 ans, en sont privés. La mère des deux enfants a en effet reçu un courrier portant l'en-tête de la mairie lui précisant que ses enfants se seraient plus acceptés au restaurant scolaire.A Digoin, les enfants sans-papiers sont privés de cantine
Par Chloé Leprince (Rue89) 17H15 28/09/2007

Agée de 41 ans et originaire de la République démocratique du Congo, la mère, Florence est arrivée avec ses deux enfants en France en novembre 2005. Depuis le mois de juin, elle est sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière. Or le maire UMP de Digoin, Maxime Castagna, a décidé de ne pas contrarier la préfecture. L'édile étant "injoignable" vendredi, son directeur général des services a confirmé la décision à Rue89:

"La décision a été prise au mois de juin, et la mairie n’a pas souhaité interférer dans la décision de la Préfecture. La scolarisation est obligatoire, mais pas la cantine. Nous ne sommes pas tenus d’accepter ces enfants.

"Il existe d’ailleurs un règlement, qui précise que la mairie se réserve le droit de donner la priorité aux enfants de la commune, ainsi qu’aux enfants dont les deux parents travaillent."

Sollicités par Rue89, les élus de la ville n’ont toutefois pas souhaité transmettre ce document.

La mère avait déjà scolarisé ses enfants dans la commune bourguignonne l’an dernier. Elle était alors hébergée au Cada, qu’elle a dû quitter lorsqu’est arrivée la décision de la préfecture. Suite à la procédure de reconduite à la frontière, elle a d’abord quitté Digoin, avant de s’y réinstaller en septembre. Gracia et Béni ont manqué la rentrée mais se sont inscrits en bonne et due forme à l’école -et à la cantine- en début de semaine. Ils ont fait deux repas avant d’être priés de ne pas y revenir.

"Enceinte de huit mois passés, leur mère est concrètement inexpulsable et accouchera d’un enfant français d’ici quelques jours", fait valoir Jean-Michel Labonne, militant local de RESF. Le réseau rappelle qu’au printemps, un cas similaire s’était posé à Oyonnax, une petite ville de l’Ain.

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