LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.08.07 | 19h55 • Mis à jour le 01.08.07 | 20h28
La polémique autour des conditions de libération des infirmières bulgares, et plus particulièrement sur une éventuelle contrepartie reçue par Tripoli de la part du gouvernement français, continuait d'enfler, mercredi 1er août, après les révélations du fils du leader libyen.
En déplacement à Evry, Nicolas Sarkozy a réaffirmé, mercredi 1er août, qu'il n'y avait eu "aucune" contrepartie à la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, démentant ainsi les propos tenus dans un entretien au Monde par Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du président libyen.
Aucun lien entre l'agent libyen impliqué dans Lockerbie et les infirmières bulgares, selon Londres
Un porte-parole du ministère des affaires étrangères britannique a nié, mercredi, tout lien entre une décision de la justice britannique sur Abdel Basset Ali Al-Megrahi, ancien agent libyen impliqué dans l'attentat de Lockerbie, et la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, démentant ainsi les affirmations de Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du président libyen. (AFP)
Interrogé en marge de sa visite à un commissariat de la ville pour savoir si cette libération avait pu avoir lieu grâce à la signature d'un contrat d'armement portant sur de missiles antichar Milan et un projet de manufacture d'armes, comme l'a affirmé Saïf Al-Islam, M. Sarkozy a répondu par la négative. Pour ce qui est des éventuelles contreparties, le président a réaffirmé qu'il n'y en avait eu "aucune", sans ajouter d'autres commentaires sur le sujet.
"DE NOMBREUSES CONFUSIONS"
Au PS, les critiques n'ont pas tardé à fuser. A l'instar de Faouzi Lamdaoui, ils ont été plusieurs à exiger "une clarification immédiate des conditions de libération des infirmières et notamment des contreparties accordées par la France au régime libyen", estimant que "l'audition du ministre des affaires étrangères (mardi) avait fait apparaître de nombreuses confusions".
François Hollande a jugé "gênant, troublant d'apprendre par la bouche du fils du colonel Kadhafi" qu'il s'agissait "d'un contrat très important, le premier de ce type conclu depuis la levée de l'embargo" sur les armes au régime de Tripoli, d'autant plus que le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait été interrogé, un peu plus tôt dans la journée, par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
M. Hollande, qui a participé à l'audition au sein de la commission, a déclaré que "rien dans les propos de Bernard Kouchner ne formalisait un contrat d'armement". "Il a parlé d'un contrat commercial et quand je l'ai interrogé sur les contreparties (à la libération des infirmières et du médecin bulgare), outre le flou de sa réponse, il n'a pas fait allusion à un contrat d'armement", a-t-il poursuivi, estimant que "le gouvernement et le président de la République ont manqué à l'effort de transparence qui était attendu".
Le numéro un socialiste s'est également dit "confirmé" dans le jugement qu'il avait exprimé au sortir de l'audition de M. Kouchner, lorsqu'il avait estimé que le chef de la diplomatie française n'avait "joué qu'un rôle de spectateur" dans la négociation.
Julien Dray, également présent lors de l'audition, a appelé "à ce que la transparence soit faite" dans cette affaire, demandant au chef de la diplomatie française de s'expliquer une nouvelle fois devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale "pour dire la réalité de la transaction". Les Français "ont le droit de savoir quels engagements sont pris en leur nom", a-t-il ajouté.
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